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Nouveaux anticoagulants, une polémique de plus ?

Une polémique a fait l’objet de nombreux articles de presse écrite ou d’émissions radiotélévisées, quant au danger des nouveaux anticoagulants oraux mis sur le marché depuis quelques années.

La Société Française de Cardiologie souligne, à l’instar de l’ANSM, que, comme leur nom l’indique, tout traitement anticoagulant (nouveau ou ancien) présente par définition un risque hémorragique, notamment en cas de prescription ou d’utilisation inadaptées.

Les nouvelles molécules incriminées, ont fait l’objet d’essais thérapeutiques conduits suivant les standards scientifiques et éthiques habituels et portant sur plusieurs dizaines de milliers de patients.

Les résultats de ces études concordent pour démontrer qu’ils sont au moins aussi efficaces que les traitements conventionnels pour prévenir des accidents cardiovasculaires chez les patients présentant une arythmie complète par fibrillation atriale, ainsi que pour le traitement de la maladie thromboembolique veineuse (thrombophlébite et embolie pulmonaire).

Ces mêmes études concluent à l’absence de sur-risque hémorragique voire à une diminution du risque d’hémorragies graves, notamment intracrâniennes.

Des registres sont en cours pour évaluer encore mieux dans « la vraie vie » l’efficacité et les effets secondaires de ces nouvelles molécules. Pour l’heure, aucun d’entre eux n’a rapporté un excès d’événements hémorragiques sous ces traitements.

Parmi les critiques faites aux nouveaux anticoagulants, l’absence d’antidote spécifique a été rapportée.

Malgré l’absence d’antidote spécifique, des protocoles thérapeutiques existent pour compenser l’effet anticoagulant en cas d’hémorragies graves. Si les anciens anticoagulants (les anti-vitamines K) possèdent des antidotes spécifiques, cela n’a pas empêché qu’ils restent la première cause d’hospitalisation (17 000 par an en France) et d’hémorragies graves éventuellement létales (5000 par an en France) pour iatrogénie.

Tout traitement anticoagulant doit donc toujours être prescrit après avoir évalué le risque hémorragique (accru chez le sujet âgé, de faible poids corporel ou insuffisant rénal) et le rapport bénéfice/risque, en respectant le cadre strict de leur AMM, aux doses et avec les précautions
préconisées.

Les patients bien équilibrés sans difficulté sous AVK doivent rester sous AVK.

L’absence de contrôles itératifs par prélèvement sanguin de ces nouveaux traitements ne peut pas à elle seule être considérée comme facteur de dangerosité mais un élément de confort pour le patient.

Pour rappel, bon nombre de traitements affectant la coagulation sanguine (au premier chef l’aspirine) ne font objet d’aucun test sanguin alors
qu’ils sont donnés à des millions de patients pour des maladies cardiovasculaires.

Sous nouvel anticoagulant, Ils doivent être informés comme pour tout anticoagulant, des bénéfices et risques potentiels du traitement et être éduqués aux contraintes liées à cette prescription.

La SFC reste préoccupée par la menace d’arrêts intempestifs de ces traitements par les patients, avec toutes leurs conséquences délétères potentielles (notamment le risque d’accidents vasculaires cérébraux ou d’embolie pulmonaire).

Il est primordial de rappeler aux patients qu’avant toute modification thérapeutique, ils doivent en référer à leur médecin.