Selon deux études scientifiques, vivre près d’un aéroport nuit à la santé cardiaque. Passé un seuil de décibels, le bruit aérien est associé à une hausse des hospitalisations.
Publiées récemment par la prestigieuse revue scientifique British Medical Journal, ces conclusions tendent à prouver que vivre près d’un aéroport nuit à la santé cardiaque et démontrent qu’au-delà de 55 décibels (dB), le bruit aérien est associé à une recrudescence des hospitalisations pour problèmes cardiovasculaires.
Publiées mi-octobre, ces deux recherches ont été réalisées de façon scientifiquement rigoureuse et « reposent sur des bases scientifiques qui semblent solides», estime Bertrand Stämpfli, porte-parole de l’aéroport de Genève.
La première étude porte sur 3,6 millions d’individus habitant à proximité de l’aéroport d’Heathrow, à Londres. La seconde englobe plus de six millions de personnes, âgées de 65 ans ou plus, vivant à proximité de 89 aéroports américains.
Les chercheurs ont remarqué une augmentation des risques et de la mortalité cardiaques pour les individus exposés aux plus hauts niveaux de bruit aérien.
Pour chaque dizaine de décibels de plus au-delà de 55 dB, ils ont constaté une hausse de 2,9 à 6,9 % du nombre d’hospitalisations pour maladies cardiovasculaires. Ils émettent donc l’hypothèse qu’il existerait un seuil critique à 55 dB au-delà duquel le bruit des avions affecterait la santé cardiaque.
Ces études pourraient gêner les ambitions d’agrandissement aéroportuaires et notamment par la progression incessante des vols de nuit depuis plusieurs années. Alors que le nombre total de mouvements a baissé en 2013, les vols de nuit ont nettement progressé sur quasiment tous les grands aéroports par rapport à 2012.