Tandis que les vignerons du haut medoc (Unimédoc) invitaient lundi dernier, pour la cinquième année consécutive, leur partenaires c’est à dire, les représentants des deux communautés de communes Médoc Atlantique et Médoc Cœur de Presqu’île, leurs homologues de Bourgogne achevaient d’installer leurs solutions pour lutter contre la grêle.
Avec un réseau de 125 générateurs à iodure d’argent, des filets de protection et des ballons chargés de sels hygroscopiques, la Bourgogne, où les ceps ont beaucoup souffert de la grêle ces dernières années, s’équipe pour les protéger.
Il y a un an, le Chablis, dans l’Yonne, avait particulièrement été touché au printemps, après un fort épisode de gel. Mais toute la région est concernée.
[1]« Les chutes de grêle s’accélèrent ces dernières années, l’intensité est plus importante« , s’inquiète Thiébault Huber, viticulteur à Volnay (Côte-d’Or) et président de l’Association régionale d’étude et de lutte contre les fléaux atmosphériques (Arelfa).
« Depuis 2001, c’est terrible ; quand il grêle, c’est parfois 90 à 100 % de la récolte qui est perdu. C’est de plus en plus fréquent », poursuit-il. Avec des communes touchées une fois tous les deux ans, « il fallait faire quelque chose« .
En 2014, l’association a commencé à installer des générateurs à iodure d’argent. Ce système, également employé dans le Bordelais ou le Sud-Ouest, doit protéger d’ici fin 2017 l’ensemble du vignoble bourguignon, soit 45.000 hectares.
Composé d’une bouteille d’air comprimé, d’un réservoir et d’une chambre de combustion surmontée d’un cylindre, chaque relais permet de vaporiser des milliards de molécules d’une solution d’iodure d’argent, qui iront se loger au coeur de l’orage pour diminuer la taille des grêlons.
La mise en place de filets anti-grêle, une solution mécanique pour protéger les vignes, est aussi testée depuis trois ans sur 3 à 4 hectares répartis dans une vingtaine de domaines, indique Thiébault Huber.
Le Bureau interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB) teste une troisième technique dans le vignoble du Châtillonais, dans le
nord de la Côte-d’Or: des ballons gonflés à l’hélium chargés de sels hygroscopiques (absorbant l’humidité de l’air) pour provoquer
l’effondrement du nuage.