Enfin une nouvelle qui pourrait mettre du baume au cœur aux compagnies aériennes low cost, Michael O’ Leary en tête. Petit aparté opportuniste, ce dernier dont le salaire 2021 n’est pas bradé, a fait un bond de 290 %. Il devient l’homme le plus riche d’Irlande avec une capitalisation de sa société Ryanair d’environ 1 milliard d’Euros.
L’imaginatif Directeur Général de Ryan Air avait décidé il y a quelques temps déjà, que pour des raisons de productivité, son personnel navigant commercial ferait le ménage des vols en transit en 25 minutes. Gants et gel désinfectant non fourni.
La Russie va encore plus loin. Oleg Bolcharov, l’actuel ministre de l’économie et du commerce vient de décréter, que les pilotes russes seront désormais formés et certifiés à assurer eux-mêmes la maintenance de leurs avions.
Selon les dires du ministre, ils deviendront « pilotes universels. » C’est-à-dire qu’outre le pilotage, ils devront entretenir et réparer eux-mêmes leurs avions.
Au début l’ambition d’Oleg Bolcharov semblait se limiter aux seuls vols régionaux. Aujourd’hui, elle semble vouloir s’étendre à l’ensemble de l’aviation civile domestique.
Les autorités russes compétentes ont également précisé que les ministères concernés planchaient sur une refonte complète des procédures de maintenance des vols nationaux et qu’une modularité des pièces de rechange serait mise en place pour permettre aux pilotes d’effectuer eux-mêmes plus facilement la maintenance de leurs appareils.
Initialement ce nouveau système devait concerner uniquement le LMS 90, le Baïkal, un
turbopropulseur monomoteur destiné à remplacer le bi plan Antonov An-2 Colt mis en service le 31 août 1947. Un avion rustique, universel lui aussi. Le « couteau suisse » de l’aviation légère russe.
Bien que la production de l’An-2 soit arrêtée depuis 1971, jusqu’en 2017, ce modèle
représentait 90 % du parc aérien des compagnies aériennes locales.
Donc, un projet murement réfléchi pendant une cinquantaine d’année et qui devrait être mis en place prochainement ? Il faudra faire vite car l’aviation civile russe précise que 90 % des AN-2 russes ne seront plus certifiés en 2023.
Il faut préciser qu’affectée par des problèmes financiers récurrents les transporteurs aériens russes dans leur ensemble ont licencié un bon nombre de mécaniciens et 13 % des pilotes sont actuellement en congés forcés.
Nécessité faisant loi, cela suffit à expliquer les oukazes des autorités russes.
Il est presque superflu de parler des tensions internationales consécutives à l’embargo qui frappe actuellement la Russie.
Une situation qui pose de nombreux problèmes techniques à priori difficiles à résoudre dans le contexte actuel.
Les caractéristiques du Baïkal ont été largement revues à la baisse. Tous les avions commerciaux sont « cannibalisés » et les compagnies russes imaginent des pistes d’économie impensables en temps normal.
Une loi a même été votée par le parlement, pour permettre l’utilisation de pièces de rechange non certifiées.
En résumé, oui l’aviation civile russe est en grande difficulté.
François Teyssier