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Opodo, un baromètre sans surprise …qui peut donner des idées !

À priori, le baromètre annuel Opodo/Raffour 2016 vient confirmer l’intuition que l’on pouvait avoir après la dramatique année 2015 et la montée lancinante du chômage. Le taux global de départ en séjours de loisirs des Français de 15 ans et plus a baissé de 2 points par rapport à 2014. À l’inverse, à 29 %, le taux des départs en séjours non marchand continue de progresser doucement, avec 1 point de hausse en 2015, comme en 2014 par rapport à l’année précédente.

bertrand Figuier [1]Pour 70 % des gens qui sont partis, le budget de leur principal long séjour a diminué de 13 %, à 1747 €. De même, ils sont 35 % contre 37 % en 2014 a être partis à l’étranger et 79 %, contre 77 l’an passé, à avoir préféré rester en France.

Comme l’on dit, ils tâchent d’optimiser leurs dépenses ; on n’est pas dans l’épargne mais dans la « performance »…

Cela étant, à regarder froidement ces résultats, ils ne sont pas aussi inquiétants qu’on pourrait le croire pour les agences de voyages.

Si une partie des Français ne peut plus, ou peut moins partir en vacances, les bataillons qui le peuvent encore partent plus souvent : 4 points de hausse par rapport à l’an dernier.

Autrement dit, les agences ont peut-être perdu des clients pour leurs produits entrée de gamme, mais les chalands qui leur restent peuvent acheter davantage et plus souvent.

Ce dont témoignent probablement la hausse de 2 points des départs en cours séjour marchand, à 37 % contre 35, et celle des long séjours marchand, à 36 % contre 34 en 2014.

C’est sans doute assez « inégalitaire », mais sur le plan commercial ce genre de considération ne pèse guère.

En revanche, ce qui pourrait être une source de réflexion pour les réceptifs, c’est que nos partants ne dépensent plus leur argent à l’aveuglette.

Bien sûr, ils sont plus exigeants sur le rapport qualité/prix, « dépenses/plaisir » comme le dit joliment Guy Raffour. Ils veulent aussi profiter de leurs loisirs avec plus « d’intensité et Sacré défi, mine de rien, pour des professionnels du tourisme dans une société qui s’enferme toujours plus dans le principe de précaution, dans le risque zéro et dans la baisse des coûts par la standardisation ou le formatage galopant.

Voir du lotissement Merlin dans le moindre hameau de nos campagnes et des forêts de panneaux publicitaires à l’entrée des plus charmantes cités de nos terroirs ne va pas leur faciliter la tâche.

Cela étant, les Français sont de plus en plus nombreux à jouer avec internet les outils de la mobilité. 77 % de ceux qui sont partis ont préparé leurs séjours en ligne, soit 6 points de plus qu’en 2014. 49 % des partants ont également réservé tout ou partie de leur séjour via internet, quel que soit le support, soit 4 point de plus qu’en 2014.

Et cerise sur le gâteau, 39 % des partis ont utilisé leur smartphone ou leur tablette pour préparer ou réserver leur séjour, soit carrément 7 points de plus qu’en 2014. Seulement, sur place, ils s’en servent encore pour organiser en temps réel leurs activités. Et ça, non seulement ça ne baissera pas, mais en plus, ça peut changer bien des choses.

À quand par exemple, une application nationale et gratuite, déclinée par département, avec une sélection qualitative de prestataires en tous genres, couleur locale et très authentiques, de la leçon de cheval jusqu’au restaurant, en passant pas les stages de fromagerie, de pêche à la mouche ou de restauration d’un monument…

Un truc simple, efficace, qui permet 24h/24 et 7j/7 de choisir, réserver et payer en quelques clics son programme du lendemain.

Vous n’avez pas 1 M € à investir ?

Dans trois ou quatre ans, on revendra le bébé aux Anglais pour 200 M.

Bertrand Figuier