Ouverture au tourisme : Iran et Cuba, deux poids, deux mesures ?
5 septembre 2016 Lucius Maximus 2 commentaires À la une Daesch, Iran, John Kerry, La Havane, USA 5658 vues
Le 1er septembre dernier, le vol JetBlue Airways 387, reliant Fort Lauderdale à Santa Clara a atterri avec, à son bord, la présence à bord du secrétaire américain aux transports escorté de nombreux médias. Un moment historique et fêté comme tel. John Kerry s’est même fendu d’un tweet saluant les nouvelles relations entre la grande et puissante Amérique capitaliste et Cuba, l’un des derniers régimes cryptocommunistes au monde.
110 liaisons sont prévues à terme. Elles seront opérées par une dizaine de compagnies américaines déjà agrées.
La petite île a tenu tête depuis le 3 février 1962, date de l’embargo (bloqueo) à son grand et puissant voisin situé à quelques encablures de ses côtes.
Désormais, les touristes américains pourront profiter de toutes les douceurs tropicales de l’île. En espérant que ne se renouvelle pas le scénario antérieur de la dernière présence américaine. Que Cuba soit transformé en lupanar géant organisé à l’usage des touristes américains en goguette.
En tout cas, c’est le dénouement d’une histoire vieille de 64 ans.
J’en suis personnellement heureux. Mais, je vais oser une comparaison et poser une question précise. Pourquoi l’Iran n’est il pas encore concerné par une mesure similaire ? Pourquoi l’embargo qui est effectif depuis la rupture de la relation diplomatique entre les États-Unis et l’Iran le 21 avril 1981 n’est toujours pas vraiment levé ?
Pourtant les U.S.A ont ratifié le 14 juillet 2015 à Genève un accord international destiné à « brider » l’utilisation du nucléaire par les iraniens.
La levée des sanctions internationales contre l’Iran a été confirmée le 16 janvier 2016 par Mme Federica Mogherini, chef de la diplomatie de l’Union Européenne qui a fait cette déclaration : « L’Iran ayant rempli ses engagements, aujourd’hui, les sanctions économiques et financières multilatérales et nationales liées au programme nucléaire iranien sont levées. »
Dans le même temps, le secrétaire d’état américain John Kerry a renchéri : « Les engagements des États-Unis liés aux sanctions tels qu’ils sont décrits dans l’accord de juillet ont dorénavant pris effet». Tous les voyants semblent donc au vert.
Et bien non, rien n’avance réellement. La levée des sanctions tarde à être effective. Tout est encore plus ou moins gelé. Sans véritable motif.
Alors, si la défiance vis-à- vis de l’Iran reste toujours aussi forte, pourquoi avoir signé un traité supposé mettre un terme à l’embargo ? Pourquoi ces grandes manœuvres diplomatiques verbeuses ? Le politiquement correct n’explique pas tout.
Des dommages collatéraux existent. Il est désormais possible aux voyageurs internationaux de découvrir facilement l’Iran ? Un magnifique pays cela dit. Une destination culturelle, pas balnéaire pour un sou.
Mais, le seul fait d’avoir un visa iranien sur son passeport rendra caduc la pièce d’identité de son propriétaire aux yeux des autorités américaines. Si le voyageur désire se rendre aux U.S.A, il devra solliciter un visa d’entrée. Ceci depuis la mise en place d’une nouvelle loi entrée en vigueur le 21 janvier 2016. C’est-à- dire 5 jours après la déclaration de John Kerry reproduite ci-dessus.
Cherchez l’incohérence ? Mais, rassurez-vous, comme souvent avec les américains, cela peut se résoudre avec de l’argent entre 160 $ et 265 € non remboursables selon certains cas. Plus la perte d’une journée et les frais de transport pour se rendre à l’ambassade américaine pour les provinciaux. Il n’y a pas de petit profit.
Une certitude cependant : L’Iran, contrairement à Cuba n’est pas un pays pauvre à reconstruire, il est éloigné de l’Amérique et regorge de pétrole.
C’est également un grand peuple fier de sa riche d’une histoire et de traditions multiséculaires. Un pays en voie de modernisation possédant une industrie lourde en devenir. Disposant de ressources et de moyens financiers importants. Les Iraniens ne sont pas des terroristes arabes, mais des Perses qui méritent le respect de la communauté internationale.
Peut-être faut-il rappeler que l’Iran est un pays de religion Chiite qui pratique un islam modéré et structuré et qui combat sur le terrain contre Daech ?.
Lucius Maximus,
Sénateur indépendant
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2 commentaires pour “Ouverture au tourisme : Iran et Cuba, deux poids, deux mesures ?”
L’Iran est un magnifique pays à découvrir, une merveille pour vous casser vos préjugés ! Je ne me suis jamais sentie en insécurité et les Iraniens sont d’une gentillesse incomparable.
Lucius Maximus. Senateur indépendant. Est-il américain. Si oui, comme la majorité des américains il est mal informé et ses commentaires ou positions n’a aucune crédibilité…Un seul détail: les touristes américains ne sont pas autorisés à se rendre à Cuba, l’embargo reste intact contre cette petite ile…..