Il semblerait que la fréquentation du mont St Michel ait baissé nettement au mois de mai.
Les professionnels du tourisme concernés ont deux explications : la fermeture le 28 avril dernier du parking au pied du rocher et le lancement de navettes pour y accéder depuis la côte.
« Le Mont-Saint-Michel est devenu un parc d’attractions. A 18 heures, il n’y a plus personne. Les gens qui ont une chambre dans la baie ne viennent plus dîner au Mont », parce qu’il n’est plus possible de stationner gratuitement en soirée, lance Patrick Gaulois, commerçant qui affiche près de 800 places assises sur le Rocher et ancien maire du lieu.
Depuis le 28 avril, le Mont n’affiche plus ces milliers de voitures garées à son pied et les touristes doivent laisser leur véhicule à 3 km, sur la côte. Des navettes sont prévues mais elles ne parcourent que la moitié du chemin jusqu’au Mont. » Dépenser autant d’argent pour rendre aussi peu de services, il faut quand même le faire« , reconnait un visiteur écœuré d’avoir tant marché « dans la pluie et le vent« .
L’administrateur de l’abbaye au sommet du Mont, Jean-Marc Bouré, est lui aussi inquiet. Il a constaté une baisse de 11,6 % des entrées de l’abbaye le week-end de l’Ascension et une autre de 7 % à la Pentecôte, par rapport à la moyenne des trois années précédentes.
L’office de tourisme au pied du Mont constate quand à lui une baisse de 10 % des passages du 1er au 21 mai, comparé à la même période de l’an passé, une baisse attribuée à la météo, aux élections et aux navettes. « A l’office du tourisme, on a plein de réclamations« , affirme son président, Alain Conan, qui critique aussi depuis longtemps le projet.
Interrogé, le président PS du syndicat mixte qui gère le projet de rétablissement du caractère maritime du Mont, Laurent Beauvais, entend « prendre du recul ». » Nous verrons après l’été où nous en sommes« , a indiqué celui qui est aussi président du conseil régional de Basse-Normandie, qui n’exclut pas que le point de départ des navettes soit modifié pour réduire le temps de marche à pied des visiteurs.