Il y a une centaine d’années, habillée en cavalier arabe, Isabelle Eberhardt parcourait les pistes sahariennes et y partageait le quotidien des bédouins et des marabouts. Dans le grand voyage dont elle a fait sa vie, guidée par son désir d’écrire, elle a abordé et franchi les étapes qui font d’elle bien plus qu’un écrivain voyageur: l’un de ces rares auteurs capables de s’exprimer au cœur de la culture de l’autre.
[1]Fille illégitime, née d’une mère issue de la noblesse russe d’origine allemande, Nathalie de Moerder (née Eberhardt), exilée et mariée au général Pavel de Moerder, et d’un père né en Arménie, elle a grandi près de Genève à « la villa Neuve » puis s’installe en Algérie à Annaba (Bône) avec sa mère en 1897 qui préférait habiter les quartiers algériens plutôt que les quartiers européens qu’elle détestait
Sa disparition intervient à l’age de vingt-sept ans, noyée en plein désert du Sahara dans la crue d’un oued.
Son livre « Au pays des sables » rassemble les nouvelles inspirées de son premier long séjour au Sahara, en 1902. Publiées peu après sa mort dans la presse algéroise et métropolitaine, elles révèlent la naissance d’un écrivain mais aussi le Souf, l’une des régions les plus secrètes du Sud algérien et présentent la réalité quotidienne de la société algérienne au temps de la colonisation française dans le Sahara.
Au Pays des Sables 1906,
de Isabelle Eberhardt (Genève, 1877 – Aïn Sefra, 1904)