Quel plaisir tout de même de travailler sur un marché en croissance ! C’est vrai quoi, ce n’est pas donné à tout le monde. Et quand ce marché est doublement en croissance, quel bonheur… ! Grâce à l’intuition et la ténacité de ses pères fondateurs, la Compagnie du Ponant, qu’on appelle désormais Ponant, a justement cette chance ; ce dont elle profite d’ailleurs, sans forfanterie aucune.
Toujours est-il qu’elle surfe sur le succès des croisières dont la croissance moyenne, au niveau mondial, tourne autour des 4-5 % par an depuis près de 25 ans.
En France, ce n’est pas aussi régulier ; il y a des progressions plus ou moins fortes, mais ces oscillations n’empêchent pas le secteur de se développer chaque année, à la fois en terme de clientèle et de points de ventes.
[1]En Allemagne, d’ailleurs, l’un des banquiers les plus spécialisés dans le financement des armateurs, affirmaient récemment, selon Hervé Bellaïche, le Directeur Général adjoint commercial et marketing du Ponant, que le nombre de navires en construction, si grand soit-il, n’asséchait pas le moins du monde le potentiel d’investissement dans le secteur.
Un constat plutôt rassurant pour les financiers qui ne savent plus où investir utilement leur argent quand les taux sont aussi bas.
Mais ce n’est pas tout, car la Compagnie du Ponant est aussi positionnée sur le secteur haut de gamme et luxe.
Or ce segment ne connaît pas vraiment la crise, en dépit d’un climat politico-social remuant. Il touche une clientèle dont le volume s’étoffe discrètement, dans des proportions modestes tandis que ces moyens sont de plus en plus importants.
Pas la peine d’aller chercher plus loin l’intérêt d’un investisseur aussi puissant que François Pinault.
Pas la peine non plus d’être grand clerc pour deviner les synergies que ce géant des affaires peut entrevoir et organiser entre les marques mondialement connues qu’il détient et l’offre de la compagnie du Ponant.
Un marché doublement en croissance, un actionnaire solide et rassurant et des taux d’intérêt très bas…
[3]Quel meilleur climat pour lancer la construction de 4 nouveaux navires ? Et des beaux navires évidemment, très lumineux, avec de vastes espaces communs et des innovations techniques telle qu’une marina modulable, qui facilitent l’embarquement et le débarquement, l’accès à la mer et les activités nautiques.
Même si le Lyrial est sorti l’an dernier, en 2015 ; même si la flotte de la compagnie est actuellement la plus jeune au monde ; la demande est là, assure le DGA en s’appuyant sur les 30 000 passagers enregistrés en 2015.
Pour lui, il ne fait aucun doute qu’en doubla nt ses capacités, la compagnie sera en mesure d’accompagner la croissance du marché.
Elle serait presqu’en retard, sous-entend- il en évoquant d’autres projets encore, car les navires de cette nouvelle série ne sortiront qu’à l’été 2018 et 2019…
Soit un délai de deux ans au moins, pour se rapprocher des 55 000 passagers que la compagnie compte accueillir en 2019-2020.
Mais qui dit luxe et François Pinault, dit aussi savoir-faire français… aucun problème pour la seule compagnie de croisières qui arbore le pavillon national.
[4]Bien au contraire, cela vient conforter son intuition originelle pour devenir un argument de vente, un vecteur de différenciation marketing et un gage de qualité, de bon goût, aussi bien sur le marché domestique que sur le marché international, en Asie notamment mais aussi au Moyen-Orient et dans toutes les Amériques.
Et comment mieux mettre en valeur la France et son art de vivre quand on est dans le voyage maritime qu’en attribuant à chacun des nouveaux bâtiment le nom d’un explorateur français : Lapérouse, Champlain, Bougainville et Kerguelen !
Quand on se fait une spécialité d’avoir des itinéraires « hors de sentiers battus », lorsqu’on propose à ses clients des petits ports, de rivières géantes, ou des expéditions polaires, ces quatre grands personnages de l’histoire navale française sont à l’évidence les parrains idéaux.
Le parfum d’aventure qui s’attachent à leur nom en ajoute au confort élégant et discret, à l’intimité du petit nombre de cabines et de passagers.
D’ici le mois d’avril, date officielle de l’ouverture des ventes, la Compagnie du Ponant va s’engager dans un programme de formation très conséquent mais, à la demande des agents de voyages, elle prévoit tout de même quelques « préventes » à partir du début novembre, du moins pour certaines croisières très précises…
Quand la distribution est impatiente d’y aller, c’est toujours bon signe.
Bertrand Figuier