Portrait d’une survivante : la mort ne voulait pas d’elle


Vesna Vulovic était une véritable célébrité dans son pays, la Yougoslavie devenue aujourd’hui la Serbie. Elle vient il y a quelques jours de décéder de mort naturelle à l’âge de 66 ans. Sans doute trop jeune, mais lorsque vous connaîtrez son histoire, vous changerez peut-être d’avis.

Il y a 45 ans, Vesna Vulovic était une jeune hôtesse de l’air à la JAT. Son avion, un DC-9 survolait les montagnes de Tchécoslovaquie lorsqu’une bombe explosa en vol et désintégra l’avion.

Personne ne connu jamais les motivations de cet attentat. Il ne fut jamais revendiqué.

Elle fut la seule survivante à cet attentat. Elle fit une chute de 10 000 mètres. La plus haute chute à laquelle survécut un être humain.

Au moment de l’explosion, elle fut piégée dans le galley arrière de l’avion par un chariot servant au service des repas. Elle plongea dans le vide dans les débris de l’avion avant de s’écraser au sol dans une région montagneuse boisée recouverte d’une épaisse couche de neige à cette époque de l’année.

Un véritable airbag qui amortit la chute de la queue de l’avion au moment de l’impact.

Elle eut la chance d’être secourue rapidement par Bruno Honke. Un forestier qui fut témoin de la chute de l’avion et qui entendit ses cris dans le noir.

Elle fut rapidement transportée à l’hôpital, elle tomba dans le coma qui dura 10 jours.

Ses blessures étaient aussi graves que nombreuses. Fracture du crane des deux jambes, du bassin et des côtes ainsi que deux vertèbres écrasées. Elle fut paralysée temporairement, mais à force de courage, elle recouvrit totalement son intégrité physique. Une véritable miraculée.

Mais, avait l’habitude de dire : « J’étais brisée, mais les médecins m’ont retapée. » Personne n’imaginait qu’elle pourrait vivre aussi longtemps.

Cette chute lui valut même de figurer à l’édition 1985 du Guinness book des records comme étant la personne ayant survécu à la plus haute chute sans parachute.

Elle termina sa carrière professionnelle comme agent au sol à la JAT. Mais elle fut licenciée en 1990 pour s’être opposée publiquement à la politique du Président Slobodan Milosevic. Elle ne fut pas emprisonnée du fait de sa grande notoriété.

Sa seule séquelle fut qu’elle ne garda aucun souvenir de l’accident et de son sauvetage. Mais pas traumatisée par l’avion elle continua à voyager en tant que passagère. D’un ton amusé, elle précisait, « les passagers qui me reconnaissaient voulait toujours voyager à côté de moi. »

A cette occasion elle déclara au New York Times : « Je suis comme les chats, j’ai neuf vies, mais si les forces nationalistes dominent mon pays, mon cœur se consumera. »

Une femme de conviction. C’est vrai que la vie avait un vrai sens pour elle.

François Teyssier





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