Les candidats à la reprise des 60 % détenus par l’Etat dans la société qui gère l’aéroport Nice Côte d’Azur (mais aussi les plateformes de Cannes Mandelieu et de la Môle Saint-Tropez dédiées à l’aviation privée et d’affaires), semblent réfuter la somme suggérée par l’Etat.
La plupart des candidats ayant déposé une offre proposeraient en effet aux alentours de 800 millions d’euros quand l’Etat en attendrait lui entre 1,2 et 1,8 milliards d’euros.
Selon les connaisseurs du dossier, l’Etat a peut être surestimé la valeur de sa participation face à l’afflux des prétendants susceptibles de faire monter les enchères. On dit même que l’APE (Agence des Participations de l’Etat), face aux propositions jugées trop basses, aurait demandé aux candidats de revoir leur copie. L’Etat base son calcul de la cession des 60 % sur la multiplication par 16 de l’Ebitda. Par exemple, l’aéroport de Toulouse aurait été cédé aux Chinois avec un multiple de 18. Mieux, en 2006 la vente du London City Airport s’est effectuée avec un multiple de 28 !
Pour les prétendants, l’offre doit tenir compte du développement potentiel de l’aéroport. Or celui de Nice est handicapé par son foncier déjà limité en bord de mer car inséré dans un tissu urbain très dense.
La région desservie, même si elle couvre trois Etats, avec la partie orientale de la région Paca, Monaco et la Ligurie italienne, représente moins de 2 millions d’habitants auxquels s’ajoutent il est vrai 11 millions de touristes annuels.
L’aéroport devrait donc atteindre son optimum aux alentours de 16 millions de passagers par an (contre 12 actuellement). Au-delà des investissements sont, de l’avis de tous, absolument nécessaires (nouveau terminal en extension du T2, et rénovation
de Cannes et Saint Tropez).
Les discussions seront donc âpres avant la clôture des offres (le 4 juillet prochain) d’autant que l’Etat ne cache pas que la somme recueillie servira à réduire partiellement les dépenses publiques supplémentaires en cette période préélectorale.
Il est d’ailleurs dommage que le fruit de la cession n’ait pas été affecté d’office à des investissements en infrastructures publiques sur la Côte d’Azur particulièrement enclavée du fait d’un réseau routier et ferroviaire obsolète.
Juste retour des choses sachant que le bon développement de l’aéroport au cours des 50 dernières années doit autant à la gestion pertinente de l’ancien exploitant (CCI Nice Côte d’Azur) qu’à l’Etat.