Le procès de Francesco Schettino, capitaine du Costa Concordia, a repris en sa présence devant le tribunal de Grosseto (centre de l’Italie). Il est poursuivi pour homicides multiples par imprudence, abandon de navire et dommages causés à l’environnement. L’ex-capitaine a accusé hier son timonier, les dysfonctionnements des système de secours et le comportement du paquebot.
« J’ai ordonné au timonier de mettre la barre à gauche, mais il a fait le contraire. En mettant la barre à gauche, la vitesse du navire se serait abaissée. Le choc contre les rochers aurait pu être évité« .
Ces propos de Schettino sont partiellement confirmés par l’analyse de la boîte noire du Costa Concordia : le timonier a attendu treize secondes avant d’exécuter l’ordre du capitaine. Reste qu’il est aujourd’hui difficile d’évaluer le poids de ce retard.
Nul doute que les avocats que Schettino vont exploiter ce retard de treize secondes et que le procès va se transformer en une bataille d’experts.
Le procès de celui qui est surnommé « l’homme le plus détesté d’Italie » avait commencé à la mi-juillet. Son paquebot a fait naufrage en janvier 2012 et causé la mort de 32 personnes. L’audience de ce lundi devait être consacrée aux expertises et contre-expertises.
Les cinq coïnculpés du capitaine ont bénéficié en juillet d’un accord à l’amiable avec la justice et ont obtenu des peines modérées, dites « négociées ». Celles-ci vont de deux ans et dix mois, à un an et six mois pour homicides pluriels par imprudence.
Le commandant Schettino s’était vu refuser ce traitement, le parquet ayant émis un avis défavorable. A son arrivée au tribunal, celui-ci n’a fait aucune déclaration.
Le procès recommence une semaine après le redressement de l’épave du Concordia, une opération réussie et titanesque qui a duré une vingtaine d’heures.
Naviguant trop près de la côte, le paquebot de 114’500 tonnes avait heurté un écueil et s’était échoué, avec à son bord 4229 personnes, dont 3200 touristes. Cette manoeuvre et des retards dans les opérations d’évacuation ont mis en évidence la responsabilité écrasante du commandant, dont les avocats jugent cependant que toute la faute ne peut être rejetée sur lui.