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La Réunion taille la route

C’est à la Réunion, en plein coeur de l’Océan Indien, que se poursuivent les travaux de la Nouvelle Route du Littoral. Une fois n’est pas coutume, c’est en outre-mer que se déroule le plus grand chantier de France.


Un défi majeur pour l’avenir de la France en outre-mer.

L’enjeu est de taille. L’actuelle route du littoral est un itinéraire stratégique pour les réunionnais.
Cette route qui dessert le coeur économique de l’île est empruntée quotidiennement par 60 000 véhicules, la route relie le port de commerce à la capitale administrative de Saint-Denis et à l’aéroport international de Rolland Garros. Aujourd’hui, elle est soumise à de nombreux aléas climatiques. Saturée, elle est aussi accidentogène.

route_littoral [1]La Région Réunion porte le projet d’édifier une Nouvelle Route du Littoral sécurisée …, adaptée aux nouveaux déplacements, selon les normes technologiques les plus récentes et selon des standards environnementaux élevés. La taille du projet, 12 kilomètres de voies sur terre et sur mer, ne permettait pas à la Réunion d’assurer seule le nouvel équipement pourtant indispensable.

Les accords de Matignon, signés le 14 octobre 2010 par Didier Robert, Président de la Région, et François Fillon, alors Premier Ministre, assurent la pérennité du financement d’un ouvrage de 1.6 milliard d’euros. A l’engagement de la Région s’ajoutent les bras armés de l’Etat et de l’Europe avec la Caisse des Dépôts et Consignations et la Banque Européenne d’Investissement.

Après deux années de travaux, l’ampleur du chantier est hors norme, avec la combinaison de digues et de viaducs. L’année 2016 est charnière, notamment en ce qui concerne le grand viaduc, car il s’agit de la construction du plus grand viaduc en mer de France avec une portée de plus de 5 kilomètres.

Des moyens et des équipements exceptionnels sont mobilisés

L’édification du viaduc a été confiée à un groupement d’entreprises, Viaduc du Littoral, composé d’entreprises des groupes Vinci et Bouygues, spécialistes en la matière, ayant déjà réalisé des ponts en France et à l’étranger, dont le Pont de Normandie et le Pont Vasco de Gama à Lisbonne, ouvrages complexes s’il en est qui, à l’instar du viaduc de la Réunion, ont impliqué la prise en compte de contraintes techniques d’ampleur.

route_littoral [2]Que ce soit sur mer ou sur terre, les travaux et les matériels déployés sont à la mesure du projet.

Plus de 800 personnes travaillent ainsi aujourd’hui sur le chantier. Pour mener à bien les opérations, notamment en amont, le parti pris par la Région a été de préfabriquer les éléments de l’ouvrage puis les transporter par voie maritime, limitant ainsi les nuisances pour l’environnement et la biodiversité.

Des matériels d’exception accompagnent ce chantier. Pour le transport et la pose des piles du viaduc en mer, une méga barge de la taille d’un terrain de football a été commandée à un chantier international basé à Gdandsk (Pologne) associant des industriels polonais, allemands et néerlandais. Le navire qui résiste aux plus fortes houles connues de cette région de l’Océan Indien, est en capacité d’élever et de poser des blocs pouvant peser 4000 tonnes. L’ensemble assure aux entreprises et à la Région Réunion une sécurité que l’on retrouve dans le domaine environnemental.

La question de l’environnement est au coeur du projet

De nouvelles techniques pour préserver l’environnement ont été introduites et les experts considèrent qu’elles peuvent faire référence pour la construction de grands ouvrages dans le monde. La collectivité régionale s’est attachée à mobiliser des engagements financiers évalués à 80 millions d’euros.
Après un an d’étude Un ensemble de 147 mesures a été prévu avec plusieurs strates de contrôle. A titres d’exemple – il y en a de nombreux autres – des récifs artificiels d’une structure similaires à des habitats naturels ont été intégrés sur les parois des piles du viaduc. Ces récifs permettront au milieu marin de se reconstituer au bénéfice de la biodiversité marine.