Il faut désormais s’y résoudre. Les compagnies aériennes, les tour opérateurs, les hôteliers et l’ensemble de l’industrie du voyage européenne se préparent à un deuxième été perdu. Les faibles espoirs de reprise se dissipent alors que l’incapacité du continent à vacciner et le rebond des cas de Covid à l’origine de nouvelles restrictions, se confirme.
Une preuve supplémentaire ? vendredi dernier, les investisseurs boursiers ont fui les valeurs touristiques, sachant que la crise se prolongerait selon leurs estimations au moins jusqu’à la fin de l’été.
Désormais Paris et la majeure partie du nord de la France sont à nouveau confinés; en Italie, encore une fois, l’activité est soumise à de sévères restrictions, qui n’ont jamais complètement disparu.
La Grèce, qui avait des perspectives encourageantes il y a encore peu, a connu ces derniers jours une forte augmentation des infections. Les suspensions récurrentes des vaccinations ont de plus aggravé la crise.
Parmi les compagnies aériennes, les perspectives ne sont toujours pas réjouissantes et l’Atlantique Nord ne pourra être sauvé, selon les observateurs, que grâce aux taux de vaccination entre le Royaume-Uni et les États-Unis et la possible levée des restrictions entre les deux nations.
Tout indique que l’été sera chaotique, avec des ouvertures et des fermetures de destinations alternées. L’Europe compte à l’heure actuelle environ 12 pour cent de sa population vaccinée, la France, l’Italie et l’Espagne pour la moitié environ (6 %). La Grande-Bretagne dépasse cinquante pour cent quand Malte et la Serbie approchent les 30 %.
Même les low costs trinquent
L’Irlande, le marché naturel de Ryanair, ne sort pas du trou principalement en raison du manque de vaccins.
Les actions de Ryanair ont d’ailleurs chuté vendredi dernier de 4,2 %, IAG de 4 % et Easyjet et Wizz Air de 3,5 %. Les espoirs de reprise avaient pourtant propulsé les cotations à la hausse au cours du mois dernier, avec notamment un gain de 25 % d’IAG.
Air France-KLM recherche également des capitaux supplémentaires. Le groupe franco-néerlandais vise à réaliser 50 % des ses capacités d’avant la crise, tandis que Lufthansa se contenterait bien elle de 40 à 50 %.
Une lueur des states
La situation touristique européenne contraste avec l’optimisme venant des États-Unis, où les compagnies aériennes américaines signalent une augmentation des réservations de loisirs de printemps et d’été à travers le pays.
La campagne de vaccination a pris de l’ampleur et les restrictions sur le coronavirus sont désormais assouplies. United Airlines a déclaré qu’elle pourrait bientôt arrêter de perdre de l’argent.
Lire : https://www.laquotidienne.fr/enfin-une-lueur-despoir-pour-les-compagnies-aeriennes-americaines [1]/
Le taux de vaccination plus rapide en Grande-Bretagne et aux États-Unis pourrait signifier la reprise de l’Atlantique Nord.
Et last but not least, dimanche dernier, le commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton, a réaffirmé que l’Europe pourrait parvenir enfin à l’immunité collective au 14 juillet prochain grâce à la hausse des livraisons de vaccins contre le coronavirus.