Ancienne république de l’ex URSS, indépendante depuis 1992, l’Ouzbékistan a entamé une révolution inédite depuis deux ans. De par son histoire, elle n’avait déjà rien à voir avec ses voisines de cette Asie centrale et veut le faire savoir. Et l’exposer pour séduire des visiteurs. Elle a tant d’atouts que la destination s’annonce, côté tourisme, comme un succès à venir.
Contingentés hors des voies maritimes par un double rideau de nations nomades, les Ouzbeks, peuple sédentaire de 32 millions d’âmes, bien plus
que leurs voisins, ont connu à travers leur histoire toutes les invasions de conquérants souvent cruels, d’Alexandre Le Grand aux Soviétiques en passant par les Ottomans ou les Mongols. Mais ont toujours fini par imposer leur culture et leur art du commerce par la simple géographie qui faisait d’eux la clé de la mythique Route de la Soie.
Entre Tachkent, la capitale actuelle, Khiva et Boukhara, cités remarquables, et Samarcande, l’ancienne capitale emblématique, c’est un quadrilatère de prospérité qui prit tout son essor sous le règne de Tamerlan (1336-1405), figure incontournable de ce carrefour mondial de l’époque.
Caravansérails (hôtels des caravanes), medersas (écoles coraniques), mosquées, bains publics, petits commerces… ont construit la physionomie des oasis, devenues villes, qui aujourd’hui retrouvent leur splendeur passée.
Une ère de transformations
En accédant à la fonction suprême de président de la république en septembre 2016, Shavkat Mirziyoyev a lancé une ère de transformation en opposition avec son prédécesseur autocrate Islam Karimov, très critiqué en occident,… dont il fut pourtant le premier ministre les 13 années précédentes.
Il s’est engagé dans une totale révolution de l’économie, en rendant convertible le sum, la monnaie du pays, en signant des accords avec les trois grandes puissances planétaires, États-Unis, Chine et Russie, afin de préserver son indépendance, en accélérant la restauration du patrimoine touristique et de l’offre hôtelière, en supprimant les visas pour certains pays, dont la France le 4 novembre dernier.
Et de valoriser le statut d’état laïc de l’Ouzbékistan, habité par 88 % de musulmans sunnites hanafites, soit les plus tolérants de l’islam.
Ici, on ne rechigne pas à épancher sa soif à la vodka ou au vin, les mosquées sont ouvertes à tous, les femmes choisissent leurs tenue et coiffure, et aucun prosélytisme n’empêche orthodoxes, juifs ou catholiques de pratiquer leur cultes.
Alors que l’Iran, comparable par la beauté de ses sites historiques, reste strict sur la religion, subit une crise économique orchestrée par les Etats-Unis de Donald Trump et se ferme de gré ou de force, l’Ouzbékistan entend bien exprimer sa spécificité, moderne et traditionnelle à la fois, en Asie centrale.
Un élan dynamique
Ce n’est pas un hasard si Michel Salaün, patron de Salaün Holidays, a tenu à y envoyer une délégation d’une vingtaine de journalistes début novembre. Pour voir de près ce miracle qui se concrétise. En 2017, quelque 6300 touristes français y ont tenté l’aventure.
Entre le 1er janvier et le 30 septembre de cette année, ils se comptaient déjà à 12400. Les autorités locales ont tenu à réserver un accueil rare et des cadeaux au TO breton : via sa marque Pouchkine Tours, Salaün est déjà le premier pourvoyeur de voyageurs hexagonaux en Russie et, en Ouzbékistan, on ne cache pas le souhait de le voir réaliser la même performance.
L’ambassadrice de France à Tachkent, Mme Violaine de Villemeur, n’a pas manqué non plus d’inviter la délégation pour confirmer l’embellie entre les deux nations. Dans un pays qui affiche 100 % d’alphabétisation, l’un des plus élevés de la planète, et où chacun parle 3 ou quatre langues, cet élan dynamique pour valoriser ses atouts architecturaux exceptionnels, sa gastronomie gourmande et son sens de l’accueil, attire fatalement sympathie et envie de découvertes encore à venir. Pouchkine Tours est déjà attelé à démultiplier ses propositions.
Yves Pouchard