Durant le salon Arabian Travel Market de Dubaï (ATM) La Quotidienne a pu rencontrer de nombreux professionnels dans un mix de rendez-vous programmés et de rencontres impromptues. A voir le grand nombre de relations professionnelles que l’on a pu croiser dans les allées ou sur les stands, il est aisé de comprendre que ce salon ATM est devenu un des salons incontournables pour les grands acteurs du tourisme international qui s’intéressent au potentiel de cette vaste région des pays du Golfe.
Interview d’Issam Kassim, CEO de Dubai Tourism
Ville hôte du salon, Dubaï y présentait toutes ces facettes aussi bien touristiques et économiques, sans oublier de rappeler le côté hyper rassurant d’une sécurité assurée pour tous (il y avait même un grand stand tenu par la police de l’émirat !).
Nous avons pu échanger longuement avec Issam Kassim, le Président (CEO) de Dubaï Tourism, l’organisme en charge de la promotion de l’émirat.
Issam Kassim est un jeune quadragénaire qui sait parler de son pays avec enthousiasme et persuasion.
Il nous précise que depuis novembre 2021 la décision avait été prise de coordonner les secteurs Tourisme et Economie dans la promotion de la destination et que ces efforts avaient porté leurs fruits.
En 2019 Dubaï avait accueilli 6,3 millions de visiteurs étrangers en ne comptant que ceux qui y avaient passé au moins une nuit. Ceux originaires des autres pays du Golfe qui arrivent le matin et repartent le soir sont exclus de ces statistiques.
L’objectif de 10 millions de visiteurs semble atteignable en 2023. Déjà le 1er trimestre 2023 montre une belle augmentation par rapport à celui de 2019.
Pour ce même trimestre le taux d’occupation des hôtels est de 87 % comme en 2019, mais nuance Issam Kassim avec un franc sourire, le nombre de chambres a augmenté de plus de 34.000 entre temps ! Et le nombre de marchés émetteurs a lui aussi augmenté, avec plus de 80 pays.
Et ajoute-t-il plus du tiers de la population mondiale se trouve à moins de 4h de Dubaï, et les 2/3 sont à moins de 8h. Une localisation géographique hautement favorable pour une progression continue du tourisme à Dubaï.
Autre argument important, la ville devient un haut-lieu de la gastronomie au Moyen Orient avec 67 restaurants sélectionnés par le célèbre Guide Michelin, dont pas moins de 11 tables étoilées, une et deux étoiles. Et c’est la semaine prochaine que le Guide Michelin viendra présenter l’édition 2023 du Guide Michelin Dubaï. Une édition attendue avec impatience qui verra peut-être l’arrivée d’une table 3 étoiles.
Pour Issam Kassim, un double objectif, augmenter le nombre de repeaters et attirer une nouvelle clientèle, celle qui ne voit pas à priori Dubaï comme une destination touristique par simple méconnaissance de la destination. Comme l’aéroport de Dubaï est au cœur même des connections des vols Emirates entre l’Europe et l’Asie, un accord a été trouvé entre Emirates, Dubaï Tourism et des hôteliers pour offrir l’option stop-over à coût très léger afin d’offrir aux passagers en correspondance un premier aperçu de Dubaï et de leur donner envie de revenir par la suite.
Emirates et Etihad, les prémices d’une relation commerciale apaisée
Durant le salon ATM Emirates et Etihad, ces deux compagnies des Emirats Arabes Unis qui disposent chacune de leur hub respectivement à l’aéroport de Dubaï et à l’aéroport d’Abu Dhabi, ont annoncé un accord commercial permettant aux voyageurs d’arriver par l’un de ces deux aéroports et de repartir par l’autre, avec un seul et même billet. Cette possibilité est pour le moment réservée aux voyageurs en provenance de certains aéroports européens et chinois.
Pour Sir Tim Clark, Président d’Emirates et Antonoaldo Neves,CEO d’Etihad, un même message: nous travaillons de concert pour booster le tourisme dans les Emirats Arabes Unis. Ce front uni n’est peut-être pas étranger à la brutale montée en puissance de Saudi Airlines que les autorités de l’Arabie Saoudite poussent à devenir une des plus importantes compagnies au monde.
Sans qu’une date ne soit officiellement annoncée, Sir Tim Clark devrait bientôt quitter la Présidence d’Emirates pour prendre une retraite qu’il avait lui-même déclaré vouloir prendre en juin 2020. Mais avec l’arrivée violente de l’épidémie Covid, en capitaine responsable il n’avait pas voulu quitter le navire au milieu de la tempête. Il avait alors décidé de rester à la barre jusqu’à ce qu’Emirates ait surmonté cette période difficile et ait repris son rang. Un choix courageux qui a largement porté ses fruits, la croissance étant de retour chez Emirates.
Jumeirah, un groupe hôtelier plein d’ambitions
Chez Jumeirah, le groupe hôtelier dubaïote classé parmi les chaînes les plus luxueuses au monde, la nouvelle CEO du groupe, Katerina Giannouka, arrivée en décembre dernier, a confirmé sa volonté de développer le groupe à l’international, suivant en cela le chemin déjà tracé par son prédécesseur José Silva. Jumeirah vise le Moyen Orient, l’Asie et l’Europe, mais tout particulièrement les grandes villes européennes. Jumeirah est déjà implantée à Londres et vient de mettre la main sur un très célèbre établissement suisse, Le Richemond à Genève qui est installé sur les rives du lac depuis 1875, et qui devrait rouvrir d’ici deux ans après travaux.
Encore plus récemment, Jumeirah a choisi Paris et y a acheté le Westin Paris-Vendôme. D’autres achats en Europe sont en préparation, Mais Katerina Giannouka regarde aussi sans a priori de l’autre côté de l’Atlantique, vers les USA entre autres.
Pour l’instant la grande nouveauté est l’ouverture prochaine à Dubaï d’un superbe nouvel établissement en forme de gigantesque yacht, le Jumeirah Marsa Al Arab.
Ce vaste bâtiment qui reposera partiellement sur une immense arche, combinera un hôtel ultra-luxe, une résidence de 82 appartements, 9 villas privées front de mer et un port de plaisance avec près de 80 anneaux.
Le tout, dans un vaste domaine végétalisé où plus de 9.000 arbres et arbustes de la région seront plantés, avec une vue magnifique sur le Burj El Arab, l’iconique autre propriété du groupe qui depuis 23 ans dresse sa silhouette en forme de voile les pieds dans l’eau.
Les chambres du Jumeirah Marsa Al Arab feront au minimum 50m2. Quatre piscines seront dédiées aux clients de l’hôtel et une sera strictement réservée aux résidents. Certains emplacements du port pourront accueillir des navires jusqu’à 60 m de longueur. Il y a quatre ans les 9 villas privées ont toutes été vendues sur plans en moins de 24h, le jour même de l’ouverture des ventes ! Ce magnifique bijou devrait ouvrir durant le dernier trimestre 2023.
Anantara ouvre la première île de World Islands Dubaï
Après le succès de la création de la Palme Jumeirah de Dubaï, cette immense réalisation en forme de palmier artificiellement créée sur la mer et où ont été construits villas, résidences et surtout de magnifiques hôtels, la décision avait prise de réaliser de la même manière environ 300 îles artificielles qui vues du ciel étaient censées représenter la plupart des destinations du monde, le Dubaï World Islands.
C’est le groupe thaïlandais Minor qui il y a un peu plus d’un an a ouvert le premier hôtel de luxe sur une de ces îles, l’Anantara World Island Dubai Resort. Anantara est la marque de luxe, raffinée et élégante, du groupe Minor. C’est le septième établissement Anantara dans les Emirats Arabes Unis.
L’île choisie offre la plus belle vue sur la sky-line de Dubaï. Avec 70 suites et chambres, 2 restaurants gastronomiques, cet île-hôtel offre une parenthèse de luxe loin de l’agitation de Dubaï tout en restant extrêmement proche de la ville car la navette en bateau de l’hôtel prend moins de 20 minutes pour rejoindre le ponton de l’Anantara The Palm Dubaï Resort, établissement frère installé sur la fameuse Palme.
Pour Jérémie Lannoy qui est le directeur marketing des deux établissements, un séjour combinant les deux propriétés est une option parfaite. Commencer par un séjour de 2 ou 3 jours sur l’île, version « les pieds dans l’eau » pour décompresser et se détendre, puis rejoindre l’Anantara The Palm pour partir à la découverte de la vibrante Dubaï tout en profitant d’un autre cadre enchanteur avec l’immense piscine lagon de l’hôtel qui serpente entre les suites.
Du côté des Hôtels Kempinski
A Dubaï, pour Kempinski pas de vraie nouveauté. Kempinski y gère deux immenses établissements, le Kempinski Mall of the Emirates, avec accès direct au vaste centre commercial Mall of the Emirates.
Le second le Kempinski Hotel & Residence Palm Jumeirah est, comme son nom l’indique, sur la Palme Jumeirah. Deux établissements où le luxe et le confort sont des éléments de base.
Par contre, au moment même de la réouverture de deux de ses ailes après travaux, La Quotidienne a pu voir les photographies de la rénovation du Kempinski Ciragan Palace à Istanbul, qui est de loin l’hôtel de préférence des voyageurs éclairés dans la région.
Le Ciragan Palace qui bénéficie d’un emplacement exceptionnel avec plusieurs centaines de mètres donnant directement sur le Bosphore abrite en son sein le fameux palais historique ainsi que trois vastes bâtiments plus modernes où sont installés la grande majorité des chambres et des lieux de restauration. Ce sont deux de ces bâtiments qui ont été entièrement restaurés avec autant de goût que d’élégance sous la supervision permanente de Ralph Radke, le directeur général du Ciragan Palace qui attendait avec impatience cette restauration d’importance.
Accor s’implique encore plus en Arabie Saoudite
Lors du Salon, le Groupe Accor a annoncé avoir signé un accord de partenariat stratégique avec Amsa Hospitality pour l’ouverture de 18 hôtels en Arabie Saoudite répartis dans les villes de second rang du Royaume. Ce seront des établissements milieu de gamme sous les marques Ibis Styles, Mercure, Novotel, Mercure Living, Novotel Living et Handwritten.
Accor apportera son savoir-faire de haute qualité et Amsa Hospitality y ajoutera les traditions arabes séculaires d’accueil et d’hospitalité, a précisé Mohammad Alathel le Directeur Général d’Amsa Hospitality.
Par ailleurs Accor est très largement impliqué au travers de ses marques hôtelières de luxe dans les projets de tourisme très haut de gamme qui sont en cours sur les côtes de la Mer Rouge, avec le projet Red Sea Global.
Photos ©Frederic de Poligny
Depuis Dubaï