SeaWorld et Marineland au banc des accusés
20 mars 2018 Serge Fabre Aucun commentaire Pays floride, Jean-Michel Cousteau, Marineland, Samantha Muka, SeaWorld
Depuis de nombreux mois, plusieurs campagnes pour le boycott des parcs marins comme Marineland ou Seaworld aux Etats-Unis. Cette situation complique la situation de ces parcs. Les défenseurs des animaux marins ont tout de même de solides arguments. On va tenter de comprendre et d’analyser.
PETA lance un boycott contre la vente de billets d’entrée
Thomas Cook envisageait de reprendre la vente de billets à SeaWorld à Orlando et San Antonio et a dû y renoncer. La décision intervient après que les défenseurs des droits des animaux aient mis la pression sur le groupe. Sous la tutelle de l’organisation PETA, 22 000 personnes auraient envoyés des e-mails pour que Thomas Cook renonce à cette promotion.
Les orques vivent moins longtemps dans ces parcs
NOAA (National Oceanic and Athmospheric Administration), rattachée au département d’Etat Américain estime que l’espérance de vie des orques femelles vivant en liberté se situerait entre 50 et 60 ans et les chercheurs en cétologie ont déterminé la durée de vie moyenne d’un orque mâle en liberté de 30 ans, et 50 ans pour les femelles.
A titre de comparaison, au Marineland d’Antibes, la durée de vie moyenne des orques est de 18 ans. La « doyenne », Freya est morte d’une crise cardiaque à l’âge de 32 ans.
Le fils du commandant Cousteau était de la partie
Jean-Michel Cousteau a envoyé une lettre pour dire ce qu’il pensait de ces parcs marins : « l’intelligence, la culture et la capacité de ressentir une grande variété d’émotions rendent les orques particulièrement vulnérables à la souffrance psychologique et physique en captivité. En outre, les orques naviguent par écholocation dans la nature, mais dans les parcs marins tels que SeaWorld, leur sonar se répercute sur les parois … ».
Des animaux inadaptés à la captivité
Les orques et les dauphins ont été conçus pour les grands espaces.
Ils parcourent des dizaines voire des centaines de kilomètres par jour à l’état naturel. Les orques et autres dauphins sont des animaux très sociaux, avec un niveau de conscience extrêmement élevé. Les cétacés sont les seuls mammifères à posséder un cerveau à quatre lobes. Ce quatrième lobe serait très riche en connexions et permettrait aux dauphins de communiquer entre eux d’une façon que nous ne pouvons guère qu’imaginer. Leur captivité les prive de leurs instincts essentiels.
Certains pays ont pris des décisions radicales
« Le Chili, le Costa Rica et la Croatie font partie des pays ayant interdit la mise en captivité des cétacés. En 2013, en Inde, le Ministre de l’Environnement et des Forêts de l’époque a interdit la captivité des dauphins pour le divertissement. D’autres pays comme le Brésil, le Luxembourg, le Nicaragua et la Norvège ont des lois très strictes qui rendent presque impossible la détention de cétacés en captivité.»
Qu’apportent ces parcs marins ?
Dans un article de « science et avenir » le directeur du parc de Marineland indique « Je comprends les critiques : ces animaux ne sont pas dans un environnement naturel. Mais ils sont nés en captivité, leur comportement n’est pas le même que celui des animaux nés dans la nature. Pour eux, ces représentations sont naturelles et essentielles, c’est leur gymnastique cérébrale quotidienne. Ils adorent apprendre et réussir ».
Aux Etats-Unis, Samantha Muka, qui enseigne au « Stevens Institute of Technology » précise de son côté : « SeaWorld a enregistré une baisse de fréquentation en 2017, en baisse de 15 % par rapport au même trimestre en 2016. Cette baisse de fréquentation a entraîné une différence de revenus de 33,9 millions de dollars. » …
«Au fur et à mesure que leurs profits diminuent, cela menace l’ensemble de la communauté des sciences de la mer. »
Préférons un parc marin naturel pour la biodiversité
Avec 11 millions de km² principalement situés en outre-mer, la France possède le second espace maritime au monde, réparti sur trois océans. Elle héberge ainsi 10 % des récifs coralliens, 20 % des atolls, 6 % des monts sous-marins. Ces milieux sont d’une grande richesse biologique. Ils supportent de nombreuses activités économiques dont le développement non maîtrisé provoque des pressions sur les écosystèmes marins et les fragilise.
La France est donc particulièrement concernée par ces enjeux. La France compte, en janvier 2018, neuf parcs naturels marins. Le premier fut créé en Iroise en septembre 2007, le dernier en 2017 en Martinique.
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Serge Fabre
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