Il fut un temps, pas si lointain d’ailleurs, où l’on caractérisait les réseaux Afat et Selectour puis Selectour Afat de « communauté professionnelle bienveillante ». Autour de leaders charismatiques et brillants, nombre d’administrateurs et de permanents géraient, phosphoraient, s’étripaient mais contribuaient cependant à construire un réseau représentatif du plus grand nombre.
Depuis plus d’un an, nous sommes entrés dans une nouvelle ère voulue par une majorité des bulletins exprimés ! On est donc passé d’une démocratie participative à un régime hyper présidentiel. Plus de place aux avis divergents, aux commissions composées d’adhérents passionnés et dont la diversité de leurs activités contribuait pour une large part à la « richesse collective ».
Cette «hyper présidence» semble devenir la règle, à d’autres niveaux de gouvernance mondiale (certes sans commune mesure avec notre coopérative) et on peut légitimement s’interroger si elle correspond à un réel choix des électeurs ( ou coopérateurs) ou à une certaine désaffection pour ceux qui nous gouvernent.
Hier jeudi, une nouvelle majorité de bulletins exprimés a voté pour un Conseil d’Administration dépouillé de toute substance et renforcé donc l’hyper président d’un Directoire très très restreint aux pouvoirs quasi illimités. C’est apparemment, le sens » actuel » de l’histoire mais cela n’en demeure pas moins troublant…
Il me semble que la nécessaire ET salutaire diversité d’activités des agences de voyages adhérentes réduit l’importance qu’elles pouvaient accorder jusqu’alors à la coopérative. Celle-ci devient un outil parmi d’autres et une source de rémunérations complémentaires … parmi d’autres.
C’est à ce « parmi d’autres » que la stratégie de la coopérative Selectour devrait s’intéresser au risque de voir s’éroder rapidement le modèle d’une rémunération basée uniquement sur le volume d’ activités qui deviennent, par nécessité, moins prioritaires chez bon nombre d’adhérents.
Jean Luc Dufrenne