Le temps passe mais le souvenir demeure.
Observant l’un des différents et traditionnels congres de la profession de fin ou début d’année, une de mes jeunes et talentueuses confrères s’étonne dans son dernier éditorial hebdomadaire combien apparaissent tendues les relations entre distributeurs et producteurs.
Étonnement allant encore en s’amplifiant lorsque, après les échanges rudes et colorés de » phrases assassines » de l’après-midi, elle retrouve tout son petit monde en plein copinage dans les soirées de gala un verre de champagne à la main !
Pour avoir couvert durant des décennies ce genre de manifestations et, au risque de passer, à ses yeux, pour l’éternel radoteur destructeur d’illusions, je me vois contraint de lui confirmer que le même spectacle illustrant le même thème de débat concernant les relations entre la « distribution et la production » demeure identique depuis le début de l’aventure, il y a désormais fort longtemps ! Quarante ans minimum si ma mémoire ne flanche point ! Comme quoi en dépit des années le pugilat autour du taux de commission demeure et demeurera toujours au centre de l’actualité congressiste.
Au détriment, on doit le regretter, d’autres préoccupations tout aussi importantes sur l’avenir des métiers du voyage. Surtout par les temps qui courent !
Seuls, dans cette longue histoire des congrès, les acteurs ont changé ! Aujourd’hui dans les rôles de grandes gueules se détachent Izaguire ou Vainopoulos . Hier, ils avaient pour nom Maillot (NF), Bacci (Cosmovel) ou Sautet (Air France), ces trois gaillards bénéficiant d’un réel talent oratoire, on ne regrettait pas le déplacement !
Côté réseaux, si aujourd’hui AS Voyages, dans l’attente de son duel présidentiel que l’on espère moins ubuesque que le Fillon / Copé , dispute a un Cook, en petite forme, une fragile première place, jadis , Havas Voyages, alors le plus puissant, avec l’aristocrate de Canecaude à sa présidence, contemplait, non sans condescendance, les ambitions des plus modestes de cette époque pionnière.
Évitons toutefois d’être désagréable en nous lançant dans des comparaisons avec le rayonnement du Havas actuel ….
En revanche, rayon sponsors, aucun changement.
Hier, comme de nos jours, la facture des » divertissements » et autres soirées de gala revient le plus souvent aux « Prestataires de services. » Élégant vocable sous lequel on trouve les TO, les transporteurs, les assureurs et tutti quanti !
D’ailleurs dans cette éternelle et théâtrale confrontation annuelle, si changement il peut y avoir, ce dernier porterait plutôt sur le choix de la destination retenue pour ce match.
Ainsi dans les grandes années nous eûmes le privilège de banqueter dans le haut de gamme avec San Francisco, Pékin, Saint-Petersbourg, ou notamment Bangkok, pour un congrès du SNAV dont la soirée de gala féerique à Pattaya marquée par la présence d’éléphants.
Reste certainement encore dans la mémoire de tous ceux qui eurent à chance d’y participer.
Seulement voilà, les temps changent et pas toujours dans la bonne direction. Ainsi en cette fin d’année 2012 et début 2013, crise financière et géopolitique aidant, on se la jouerait plutôt moyen-courrier tranquille. Rome pour Manor, les Canaries pour le Snav et même, option météo des neiges hexagonale, au Club Med de Valmorel pour AS Voyages !
Le choix de Marrakech avec Turco arrivant même à passer pour le plus hardi !
Un détail pouvant en dire long sur les retombées néfastes d’événements, hélas, toujours en cours.
On attendra donc des jours meilleurs pour revivre en Égypte ces congrès de légendes dans les hôtels mythiques de Luxor ou d’Assouan.
Pierre Doulcet
… et comme toujours une bonne ou mauvaise info: pdoulcet@me.com