Alors qu’à la notable exception de la revue de presse, pleine d’humour, du Théâtre des Deux Ânes, vendredi dernier sur Paris Première, la Hollandemania se déchaîne chez nombre de mes confrères, trois faits touchant la profession nous ramènent sur terre.
D’abord, le spectacle pathétique offert par Air France et ses 560 millions de pertes en 2011 entraînant des efforts massifs de productivité et bien entendu des réductions de personnel. On évoque le chiffre de 5.000 personnes entre départs volontaires ou non. Ce qui promet des débats épiques avec les syndicats !
Histoire d’en rajouter une couche, on y ajoute, les 400.000 Euros de prime de non-concurrence versée à l’ineffable Pierre-Henri Gourgeon évincé de son poste en octobre dernier en raison de ses » brillants » résultats ! Les actionnaires d’Air France redoutaient, peut-être, de le voir aller exercer ses talents ailleurs ? En tous cas, certainement pas chez Ryanair, laquelle vient de publier des profits records en 2011 !
Exactement 503 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 4,3 milliards d’euros ! Comparaison implacable n’empêchant nullement la direction d’Air France-KLM de justifier la dite prime « qui lui avait été imposée dans l’intérêt du groupe » (sic)!
Ensuite, je m’irrite de cette curieuse et nouvelle conception de la gestion des entreprises ou, sans se rendre compte de l’indécence du propos, on se » félicite » désormais de préserver quelques emplois dans un plan social de 500 licenciements…Faute de mieux, on a vraiment la victoire minable.
Enfin, moins grave, mais tout aussi révélateur, les débuts de notre nouvelle ministre du Tourisme.
Sans doute débordée par sa campagne aux prochaines législatives dans le Tarn et Garonne, Sylvia Pinel tarde à prendre contact, non seulement avec l’ami Gobert scotché à son téléphone depuis sa nomination, mais également avec beaucoup de gens représentatifs de la profession. Toujours excessifs, certains envisageraient même d’envoyer un avis de recherche du côté de Castelsarrasin !
Reste que, visiblement pour la charmante Sylvia, le fameux « changement » ne commencera qu’après le 17 juin.
En attendant, pour la semaine de cinq jours à la rentrée scolaire, les hôteliers, inquiets de cette mesure, devront se contenter de Vincent Peillon. Nul regret à avoir d’ailleurs. C’est Vincent le patron. En ce domaine, comme dans d’autres, Sylvia se contentant de faire de la figuration. Même lorsqu’elle sera présente.
Au final rien de bien surprenant. Les ministres en France (à droite comme à gauche) ne venant pratiquement jamais du monde de l’entreprise (une seule dans le gouvernement actuel) comprennent rarement les répercussions négatives de leurs choix sur la vie de ces dernières. Monsieur Peillon nous en donne l’exemple avec les hôteliers risquant de perdre dans cette histoire une soixantaine de millions de nuitées !
On reparlera donc de la « croissance » en une autre occasion. Rien de plus normal …
Pierre Doulcet
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