Les gouvernements américains successifs ont toujours eu des comportements prédateurs dès lors qu’il s’agit de pétrole. Au point de déclarer des guerres inutiles plus exactement intéressées. Aujourd’hui, rien ne semble vouloir déroger à cette fâcheuse habitude. Même lorsqu’il s’agit de leur propre pays. Il suffit de se rappeler de la guerre des Black Hills, la grande guerre sioux de1876. De l’histoire ancienne me direz-vous ? A voir .
Aujourd’hui, la cause d’un affrontement potentiel est un oléoduc d’une longueur de 1 800 kilomètres qui doit acheminer du pétrole jusque dans l’Illinois après avoir sillonné quatre états.
Le pipe-line devait éviter le campement sioux de Standing Rock dans le Dakota du Nord. L’ouvrage devrait traverser le fleuve Missouri au niveau de Bismarck, la capitale de l’état.
[1]Les risques de contamination des réserves des eaux de la ville semblant importants en cas de fuite du précieux liquide.
Les autorités ont déplacées le tracé de 100 km au sud. A proximité du lac Oahe. Le nouvel emplacement sur situe désormais à moins d’un kilomètre de la réserve indienne de Standing Rock. Un terrain dont les sioux avaient été injustement dépossédés dans les années 50. Sans doute l’un des 400 traités signés entre les indiens et les hommes blancs. Aucun ne fut respecté. Pas du fait des Amérindiens.
Ils clament qu’ils n’ont jamais été informés correctement par l’autorité chargée de réguler les grands travaux.
[2]Ils refusent que leurs cimetières et leur culture soient spoliées par le mercantile oléoduc de l’oncle Sam.
Lors du début du chantier, le 4 septembre dernier, face aux engins de terrassement, l’affrontement était inévitable.
D’un côté les agents de sécurité, de l’autre les Amérindiens et une coalition de milliers d’indiens appartenant à une centaine de tribus différentes sont face-à- face.
Des violences sporadiques surviennent fréquemment. Mais les indiens occupent la prairie, leur prairie. Ils sont farouchement décidés à défendre leurs droits ancestraux. À se faire respecter.
La situation jusque là tendue a brutalement dégénérée le 3 septembre dernier. Lorsque les bulldozers ont commencé à creuser.
Les agents de sécurité ont lâché les chiens, employés des gaz lacrymogènes. Des blessés ont été recensés des deux côtés. Dont un enfant qui a été mordu par un chien. La violence appelle souvent la violence.
Et qu’à fait la police pendant ce temps ? Le shérif local a estimé que la réponse des agents de sécurité avait été proportionnée et que les manifestants avaient outrepassés leurs droits en entrant sur une propriété privée. Là encore, les indiens payent au prix fort le prix de la prospérité américaine.
Pour l’instant l’affrontement est dans les prétoires. Les Amérindiens ont obtenu une ordonnance partielle pour protéger leurs sites sacrés et arrêter provisoirement le chantier. La situation semble actuellement figée. Chacun campant fermement sur ses positions. Et le changement récent de présidence ne semble augurer rien de bon à court terme.
[3]Le chef de la réserve de Standing Rock, David Archambault précise : « Qu’il s’agisse de l’or des Black Hills, de l’énergie hydraulique de la rivière Missouri ou des oléoducs qui menacent notre héritage ancestral, les tribus ont toujours payé le prix de la prospérité américaine. »
Ce rassemblement unitaire est la plus grande coalition de tribus indiennes depuis la bataille de Greasy Grass.
Autrement dit Little big horn. Un affrontement, qui le 25 juin 1876, vit l’anéantissement de 267 soldats du 7e régiment de cavalerie commandé par le lieutenant-colonel George Custer. La victoire emblématique du chef sioux Crazy Horse.
Personne n’a également oublié le massacre de Wounded Knee ou périrent en 1890 environ 200 indiens hommes femmes et enfants compris.
La revanche posthume de Custer qui marqua la fin des guerres indiennes. Un haut lieu de la contestation indienne par l’intermédiaire de l’AIM.
François Teyssier