La SNCF veut attirer 15 millions de voyageurs supplémentaires dans ses TGV (désormais rebaptisés In-Oui) d’ici 2020, en étendant son offre low cost et en misant sur une qualité de service améliorée, et va y consacrer 2,5 milliards d’euros d’investissements pendant trois ans, a-t-elle annoncé vendredi dernier.
Pour atteindre cet objectif « très ambitieux », selon le président de la SNCF Guillaume Pepy (photo), la SNCF mise donc en premier lieu sur le développement du TGV low-cost Ouigo, son « arme de conquête », qui doit passer de 5 à 25 % du trafic grande vitesse d’ici 2020.
[1]Ces 15 millions de nouveaux passagers pour le TGV seront pris pour moitié à l’avion et pour 15 à 20 % au co-voiturage. Les 30 à 35 % restants n’auraient pas voyagé, et c’est en développant Ouigo, dont plus de la moitié des passagers sont de nouveaux clients, que la SNCF compte les séduire.
« On a décidé de déployer Ouigo beaucoup plus massivement, en le mettant sur tous les axes nationaux« , a expliqué la directrice générale de Voyages SNCF, Rachel Picard.
De l’autre côté, l’offre TGV classique, qui va bénéficier d’une marque dédiée, in-OUI, va « passer un cap de qualité de service« , promet Guillaume Pepy, évoquant un « chantier industriel, (…) un chantier de transformation« .
[2]« On veut donner un nom pour que les gens voient que ça bouge, que ça se transforme », a détaillé Rachel Picard, qui parle d’une « transformation vers le service« . Les agents sont formés « pour les faire évoluer vers le service, leur faire adopter une nouvelles posture vis à vis des voyageurs, qui est plus attentive, plus attentionnée« , à bord ou à quai.
La SNCF va donc investir 2,5 milliards d’euros d’ici 2020, notamment pour de nouvelles rames TGV Océane (1,5 milliard d’euros) – dont la commande avait déjà été annoncée -, la rénovation des rames existantes, des portes d’embarquement à quai pour libérer du temps au chef de bord qui n’aura plus à contrôler les passagers, la formation des agents et de nouveaux services digitaux, notamment le wifi.
« Sans attendre la concurrence, on veut que le service soit considéré comme le meilleur. (…) C’est sans augmentation de prix, il ne s’agit pas d’en faire un produit de luxe« , a indiqué Guillaume Pepy.
Dans le cadre de cette refonte, le site voyages-sncf va être également repensé et rebaptisé « OUI.sncf ».
Le TGV en France compte 105 millions de clients, mais la SNCF veut éviter qu’ils ne se détournent lorsqu’elle n’aura plus le monopole sur le marché français de la grande vitesse, ce qui est prévu pour 2021.