Ca y est cette fois c’est officiel. La direction de la SNCM a confirmé aux salariés, lors d’un comité d’entreprise, qu’elle avait déposé le bilan. Une décision qui met en jeu la survie même de la compagnie.
Peu avant, dans la matinée, une centaine de marins avait envahi le siège marseillais de la compagnie maritime, où se tenait ce comité d’entreprise, pour y apostropher le président du directoire, Olivier Diehl.
« Aujourd’hui, c’est notre liquidation qu’ils veulent, et personne ne leur demande de comptes?» s’interroge Yann Pantel, délégué CGT.
Autre son de clôche, Paul Giacobbi, à la tête du Conseil exécutif de Corse, s’est montré rassuré par la procédure et rassurant sur une éventuelle reprise.
Le député PRG de Haute-Corse a qualifié de « bon sens » le dépôt de bilan de la compagnie maritime marseillaise.
« C’est le bon sens. Chaque jour qui passait sans voir la vérité en face faisait perdre à la société et à ses salariés des millions d’euros. C’est une décision sage, bien que tardive qu’a prise courageusement l’actionnaire principal, c’est-à-dire Transdev. »
Le président de l’Assemblée de Corse a estimé qu’ « aucun repreneur ne viendra s’il y a des troubles sociaux graves. Et il faut que l’entrepreneur sache qu’il aura, autant que faire se peut, la garantie d’avoir la DSP. »
Cette décision concernant la garantie de pouvoir transmettre la DSP (Délégation de Service Public) est soumise à la commission européenne, ce qui fait dire au député : « Quand Bruxelles prendra une décision juridictionnelle m’interdisant de faire cela, et bien on verra, on en discutera, on ira devant les tribunaux mais entre temps, on aura fait la délégation de service public. »
La direction de la SNCM a annoncé qu’un armateur grec s’était montré intéressé pour une éventuelle reprise mais la SNCM ne sera qu’une coquille vide, tant que les doutes subsisteront sur la possibilité de transmettre la DSP de Corse à la nouvelle entreprise qui naîtra des cendres de la SNCM.
Restera également l’ouverture d’une vente à l’encan des navires de la flotte, estimés selon les observateurs à 220 millions d’euros.