« Un temps considérable a été perdu, on devrait avoir des garanties sur le volet social, mais Transdev (le principal actionnaire de la SNCM) ne veut pas s’avancer« , a estimé Maurice Perrin, secrétaire général CFE-CGC.
Ainsi finalement aucun accord n’a été trouvé entre syndicats, direction et actionnaires de la SNCM au terme de la réunion qui s’est déroulée mardi en préfecture des Bouches-du-Rhône.
Dans ce contexte, le médiateur, Gilles Bélier a proposé la tenue d’une nouvelle réunion de médiation. Cette réunion a été acceptée par tous les participants et devrait se tenir le 18 novembre prochain.
Le placement de la SNCM en redressement judiciaire est une «probabilité forte dans un proche avenir», a estimé quand à lui le secrétaire d’Etat aux Transports Alain Vidalies, alors que les syndicats ont demandé hier lors d’un comité d’entreprise la réunion en urgence d’un conseil de surveillance, au moment où la direction de la société soulignait, elle, l’urgence de chercher un repreneur.
Sans toutefois cacher ses inquiétudes sur la possibilité de transmettre à un éventuel repreneur la délégation de service public de la SNCM, un marché de plus de 600 millions d’euros qui lui a été attribué jusqu’en 2022.
Car sans la transmission de ce contrat, la CFE-CGC craint que le redressement judiciaire ne soit qu’un « toboggan » vers la liquidation.
Au cours du CE, « la direction a continué à tenir le discours qui est celui de Transdev depuis hier, qui consiste à dire ‘on est au bord du redressement judiciaire' », a regretté Jean-François Simmarano, délégué CGT. « En même temps, et c’était l’objet de ce CE, elle nous propose d’étudier un projet de réorganisation de l’activité« , a poursuivi M. Simmarano.
Mardi soir, Transdev avait aussi prévenu qu’il ne se sentait « en aucun cas lié par la prolongation de la médiation au-delà du 31 octobre« , et souhaité qu’un redressement judiciaire intervienne « au plus vite« .
Roland Blum, adjoint au maire de Marseille, a de son côté mis en garde mercredi contre le redressement judiciaire « prôné par le Premier ministre, qui va en réalité, devenir une liquidation de l’entreprise car il n’y aura pas de repreneurs si la délégation de service public (…) n’est pas transmissible« .