Solea rebat toutes ses cartes !
8 septembre 2016 Bertrand Figuier Aucun commentaire Production Alexandre Espitalier-Noël, Clémentine Peries-Joly, Guy Zekri, Maurice, Pascal Boyer, Pascale Robine, Solea, sun resorts 9093 vues
L’élégance se joue parfois sur un seul geste et lorsqu’il se produit, on ne voit plus que lui. Alexandre Espitalier-Noël, nouveau dg de Solea depuis mars dernier mais qui reste aussi aux commandes de Sun Resorts, en a discrètement fait preuve lorsqu’il a présenté le nouveau positionnement du TO en insistant à plusieurs reprises sur le travail de Guy Zekri, son prédécesseur, qui a su, selon lui, préparer cette évolution dans les meilleures conditions.
Quel meilleur moyen d’illustrer un choix stratégique qui penche vers l’excellence du produit et du service, vers le haut de gamme sans jamais tomber luxe bling-bling !
Solea monte en gamme !
Tous les TO savent que ce n’est pas aussi simple, surtout si l’on a déjà une image, si bonne soit-elle. C’est un changement de pied délicat pour les distributeurs, un moment d’inconfort pendant lequel on semble ne plus savoir par quel bout attraper ce dont on se servait presque sans réfléchir.
C’est souvent encore plus déstabilisant pour ceux qui travaillent dans la société qui veut opérer ce genre de virage stratégique.
Mais c’est aussi, le plus souvent, le vrai, le bon moyen de se réveiller, de sortir de ses propres sentiers battus et de s’ouvrir de nouvelles perspectives.
En changeant d’image, on oblige tout le monde a changé de lunettes, pour dire les choses crûment…
Ça peut coûter cher, mais ça vaut souvent le coup, surtout quand le monde change si vite que ce « tout le monde » a de plus en plus de mal à y voir clair.
Dans le flou général, on ne voit plus que vous ! L’opération vous permet alors d’attirer l’attention, de focaliser le regard et de rassurer les plus myopes.
Bien sûr, Solea n’est pas le seul à choisir cette voie, mais l’important dans ces conditions, c’est d’être le plus précis possible, le plus simple et le plus proche de la promesse que vous faites.
A cet égard, Solea a un avantage sur certains de ses concurrents directs. Il appartient au groupe Sun, réputé internationalement pour la qualité de ses produits hôteliers, qui appartient lui-même à une holding mauricienne de 23 000 employés dont le dernier résultat net avant impôt grimpait à 33 Mds €.
Dans l’incertitude économique mondiale que nous connaissons, cette « profondeur stratégique », comme disent les militaires, est au moins une garantie de moyens et de soutien…
Surtout quand le tourisme représente 34 % du chiffres d’affaires de Ciel, la holding en question.
Reste la pertinence des choix opérationnels et la qualité du travail à fournir.
De ce point de vue, l’esprit d’élégance est toujours un allié de poids et Alexandre, nous le disions à l’instant, n’en manque pas.
Ça donne un nouveau logo où le TO perd au passage un « vacances » un peu trop couru.
D’un seul coup d’œil, il vous fait passer du tourisme de masse au tourisme « chic » par des petites choses toutes simples. Un jeu de flèches stylisées, quelques lignes bien orientées, une police légère et une redondance des plus discrètes distillent sans le claironner, instillent presque naturellement, le nouveau rôle qu’on se fixe sur le marché.
Pour Alexandre Espitalier-Noël, un TO doit surtout être un « connecteur » de savoir-faire, une « plateforme de facilitation » entre plusieurs métiers liés au tourisme : l’hôtellerie, l’aérien, les services et la distribution, mais aussi le consommateur, un expert lui aussi dans son approche des vacances.
Tous les partenaires de Solea sont « maîtres de leur art » et pour innover, se différencier sans cesse, le TO doit drainer le meilleur de chacun d’eux, en nouant des liens de confiance et en mobilisant leurs compétences pour parvenir ensemble à une production irréprochable.
Mais si ce n’était qu’une affaire de logo ; chaque entreprise en changerait comme de chemise. Il faut faire plus…
Solea se fixe donc des nouvelles « valeurs » internes, un nouvelle « charte qualité » de conduite et de travail : l’audace, l’agilité, le pragmatisme, la détermination ou encore le perfectionnisme pour devenir le TO qui « façonne la carte des envies » qui sommeillent trop souvent chez les clients.
Il ne s’agit pas de mots, ni des postures, ce sont des comportements concrets, des choix techniques ou esthétiques qui engagent l’entreprise à long terme.
Pour le site BtoB, par exemple, cela représente un gros travail de refonte, avec Amadeus et Orchestra comme partenaires pour une meilleure connectivité, une résa plus efficace, plus rapide, et un confort et une sécurité de travail susceptibles de fidéliser les distributeurs…
Un investissement lourd, mais une initiative essentielle quand les agences pèsent 100 % des ventes…
Pour le personnel, cela veut dire des embauches plutôt que des « réductions de coûts », et ça donne un nouveau service marketing sous la responsabilité de Clémentine Periès-Joly (phot ci-contre).
Cela donne aussi trois commerciaux de plus et Pascal Boyer (photo ci-dessous), Directeur commercial et innovation, depuis mars dernier lui aussi…
Cela donne encore une résa renforcée, avec des agents supplémentaires sous la responsabilité de Pascale Robine, récent transfuge de Thomas Cook.
Du côté des brochures, enfin, cela veut dire une nouvelle mise en pages mais surtout une réorganisation et une redéfinition de l’offre où l’élégance doit cette fois se combiner avec la clarté.
Désormais, Solea, c’est 4 lignes de produits : « Classique », le cœur de la production, « Signatures d’exception », la production haut de gamme, « Autrement », pour les produits insolites, et « Instantanés », qui présente les offres ponctuelles tout au long de l’année.
Solea a 18 ans cette année ; c’est un bel âge pour s’affirmer, même si c’est un peu risqué lorsque le marché est aussi peu lisible et la clientèle en pleine transformation.
Mais Alexandre Espitalier-Noël estime que Solea reprend des couleurs après le coup d’arrêt de 2015-16.
Au vue de la demande et des commandes enregistrées à la fin août, il estime déjà que le TO verra son chiffre d’affaire remonter à 24 M € pour son exercice 2016-17, soit une hausse de 7 M…
C’est donc, à priori, le bon moment de rebattre ses cartes et de tirer fermement mais en douceur la production vers le haut.
C’est aussi le meilleur moyen de gagner la marge d’autonomie que le Dg revendique pour Solea vis-à- vis de sa maison mère, Sun Resorts.
Soléa ne vend pas que Maurice et les hôtels du groupe hôtelier, répète-t- il souvent.
Bertrand Figuier
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