[1]Dans un récent article libellé » To have and have not » (www.laquotidienne.fr/snav-en-avoir-ou-pas [2]), je me souviens d’avoir agacé M. Jean-Pierre Mas, Président du SNAV. Au point qu’il se sente obligé de faire jouer son droit de réponse en réaction à diverses interrogations de ma part. Il est vrai que je faisais un procès d’intention au SNAV de vouloir « jeter le bébé avec l’eau du bain ».
Je l’accusais de se défausser sur une nébuleuse d’institutionnels européens pour contrer efficacement l’ambition financière de Lufthansa qui envisageait à ce moment là d’instaurer une « distribution cost charge » sur la vente de ses billets d’avion émis via GDS.
La rentrée de septembre nous a apporté, hélas sans surprise, son lot de réponses.
Les chiens n’ont pas trop aboyés pendant les vacances et la caravane est passée. Dont acte.
La stratégie collaborative mise en place par le SNAV n’a eu semble t’il aucun des résultats positif. CQFD.
Les compagnies du groupe Lufthansa – Austrian Airlines, Brussels Airlines, Lufthansa et Swiss ont mis sans état d’âme leur projet en place.
Ce qui confirme la pertinence de l’article précisé ci-dessus.
Bien que n’étant pas Cassandre, je suis désolé pour la profession d’avoir eu raison. Je n’ai d’ailleurs pas encore vu ou entendu la
position du SNAV à ce sujet ?
Donc, la taxation est entrée en vigueur. Une surcharge « distribution cost charge » de 16€ est désormais exigible sur les billets émis sur les compagnies du groupe Lufthansa via les GDS.
Il reste un autre combat d’arrière-garde à mener : éviter la contamination virale aux autres transporteurs européens. Air France avait d’ailleurs eu des tentations à ce titre avant de faire marche arrière…
Mais, rien n’est acquit, tant les dirigeants de la compagnie cherchent en permanence des revenus complémentaires à défaut de pouvoir trouver toutes les pistes d’économies en interne. Un problème bien actuel.
Comme les rapaces, ils attendront avec opportunisme les réactions des revendeurs avant de chercher à mettre en place une mesure similaire. Et ils ne seront sans doute pas les seuls.
Qu’ils le veuillent ou non, les agents de voyages sont en première ligne. Ils ont un rôle important à jouer. Si les résultats du groupe Lufthansa sont en baisse dans les mois qui suivent, du fait d’un boycott épidermique par exemple, nul doute que le groupe en tirera les conséquences.
Ce sont des gens pragmatiques. En fait, comme toujours, l’argent est le nœud gordien de ce dossier.
Mon seul vœu serait que le SNAV reprenne en France l’initiative et le leadership de la situation.
Au-delà des mots, je suis persuadé que Jean- Paul Mas à vraiment le courage de ses opinions. Pour l’instant, il agit en politique. Il y a un temps pour chaque chose.
Il ne faudra surtout pas se contenter des mesures alternatives en trompe l’œil et des annonces lénifiantes mises ou annoncées ou mises en place par Lufthansa. Comme par exemple : Collaborer avec les agents de voyage et les GDS pour moderniser la vente de billets d’avion (…), baisser les prix (???)
Et être davantage en phase avec les attentes des consommateurs (en clair, privilégier les ventes directes au détriment des distributeurs.)
Ce dossier est une réelle opportunité pour la profession de faire reconnaitre son importance dans le cadre de la distribution de la billetterie aérienne.
Alors, « De l’audace, de l’audace ; en toute occasion, de l’audace. » – E. Spenser. Les agents de voyages ne doivent pas être des « tigres de papier. »
Votre dévoué,
Lucius Maximus,
Sénateur indépendant