Wattens, 8000 habitants, et… 6 000 employés dans l’usine ultra confidentielle de Swarovski, à quelques encablures d’Innsbruck, au cœur de la sublime beauté du Tyrol autrichien. Juste à côté des ateliers, les Mondes de Cristal Swarosky est un étonnant musée dédié aux expressions les plus folles des artistes autour du cristal.
Daniel Swarovski naît en 1862 dans la Bohême tchèque, près de la frontière polonaise. Son père est vitrier et l’enfant se passionne tout de suite pour cette matière. D’abord pour l’optique et la vue, puis la mode à travers le chaton en pointe qui lui permet de développer le strass qui habillera habits de théâtre et belles des années folles.
C’est en 1895 qu’il choisit le village de Wattens pour regrouper ses activités : là, il trouve l’énergie hydraulique nécessaire au travail du cristal et surtout un nœud de communication qui grâce à l’explosion du chemin de fer, lui offre de rejoindre facilement Paris, puis Londres, dans un sens, et Vienne, Prague et Saint-Petersburg, le tsar et sa cour, dans l’autre.
Visionnaire, Daniel Swarovski innove sans arrêt et sait nouer les relations indispensables avec les grands de la haute couture naissante. A sa disparition en 1956, l’entreprise familiale s’est déjà fait un nom et ses successeurs auront à cœur de conquérir le grand public.
Avec en coup d’éclat resté dans les mémoires, un « happy birthday, mister président » chanté en 1962 par Marylin Monroe à l’adresse de John Fitzgerald Kennedy en robe couverte de strass Swarovski.
Chanel, Dior, Balenciaga, Louboutin… autant de noms qui ont cédé aux charmes des cristaux tyroliens. La marque est aujourd’hui présente sur toute la planète mais reste plus que jamais fidèle à Wattens.
Le « Swarovski Kristallwelten », Mondes de cristal, en est la vitrine ultime. Ouvert en 1995 pour le centenaire de l’entreprise, cet univers féérique s’est inspiré des artistes d’avant-garde pour n’être surtout pas un magasin d’usine comme cela se voit souvent.
Rénové en 2015 pour le 120ème anniversaire, le musée compte 17 chambres indépendantes dédiées chacune à une déclinaison créatrice du cristal.
Souvent dans le noir, on passe de l’une à l’autre après avoir franchi la tête de géant recrachant de l’eau pour une entrée souterraine dans la colline.
Puis c’est une explosion de lumières, de couleurs, de formes plus audacieuses les unes que les autres. Un vrai incontournable d’un voyage en Autriche.
Yves Pouchard