Tourisme aux US : Donald Trump va t-il se tirer une balle dans le pied ?
25 septembre 2019 François Teyssier Aucun commentaire À la une Airbus Commercial Aircraft, Donald Trump, Etats Unis, Guillaume Faury, Tourisme
L’inénarrable président Donald Trump poursuit inlassablement sa croisade America first. Il a donc décidé d’augmenter fortement les droits de douane certains produits européens plus ou moins stratégiques, mais pas seulement.
Money first
Guillaume Faury, le président d’Airbus Commercial Aircraft a vivement averti le président des États-Unis que les droits de douane sur le secteur de l’aviation européenne se retourneraient immanquablement contre les travailleurs américains et les chaînes d’approvisionnement des compagnies aériennes américaines clientes du consortium européen.
La querelle n’est pas nouvelle. Depuis plusieurs décennies les avionneurs majeurs : Airbus et Boeing s’accusent à tour de rôle d’être subventionnés par leurs gouvernements respectifs. C’est de bonne guerre. Mais la guerre tarifaire semble être bien déclarée.
D’un côté, Airbus qui accumule les succès commerciaux au point de contester la suprématie de Boeing.
De l’autre Boeing, l’avionneur de Tacoma qui est empêtré dans les problèmes du Boeing 737 max. Une période délicate qui n’est pas terminée.
Concrètement, l’OMC – organisation mondiale du commerce a rendu vendredi 13 septembre dernier, cela ne s’invente pas, une décision accordant à Washington le droit de récupérer entre 5 et 8 milliards d’euros de droits de douane sur une liste d’exportations de l’union européenne représentant environ 25 milliards de dollars. La liste des cibles de l’administration américaine va des jets et pièces d’Airbus aux produits laitiers et de luxe européen.
Le Directeur général d’Airbus, Guillaume Faury (photo ci-contre), a rétorqué que les États-Unis pourraient eux-mêmes faire face à des « conséquences très négatives » s’ils frappaient les produits européens.
En effet, les chaînes d’approvisionnement européennes et américaines sont tellement imbriquées.
Et de préciser que : « chez Airbus, 40 % des achats d’avions commerciaux sont vendus par la chaîne d’approvisionnement américaine. Je pense qu’il ne serait vraiment pas cohérent d’appliquer des tarifs sur les avions fabriqués aux États-Unis, destinée à l’industrie américaine qui s’appuie, dans une très large mesure, sur la chaîne d’approvisionnement américaine. Cela nuira à la chaîne d’approvisionnement, sera dommageable pour les équipementiers et sera très dommageable pour les compagnies aériennes ainsi que pour les économies de l’Europe et des États-Unis. »
Par ailleurs, Airbus attend la position de l’OMC concernant les subventions accordées à Boeing et a préparé une liste de produits américains qui seront en contrepartie soumis à des droits douaniers.
Pour enfoncer le clou, Guillaume Faury conclut : « de nombreuses compagnies aériennes américaines ont commandé des appareils Airbus, qui contiennent de nombreuses pièces fabriquées aux États unis et qui sont assemblés dans l’usine de Mobile en Alabama.
Nous assemblons également nos A320 sur Mobile, ce qui affectera par ricochet les effectifs aux États-Unis. Ce qui serait tout à fait contraire à ce que le président Trump tente de promouvoir : faire en sorte que les entreprises étrangères localisent leurs activités aux États-Unis. »
Une version moderne de l’arroseur arrosé à en croire Guillaume Faury.
François Teyssier
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