[1]« Les Français boudent aujourd’hui dans leur choix de destinations, tous les pays à majorité musulmane. Tous, sans distinction. Cette décision est-elle raisonnable ? » s’interroge Jean-François Rial, le patron de Voyageurs du Monde.
« Oui, bien entendu si l’on parle de la Somalie, la Syrie, l’Afghanistan, l’Irak : des pays où il n’est malheureusement pas question de voyager actuellement. Tout comme en Kabylie, déprogrammée depuis 18 ans chez Voyageurs du Monde.
Non, résolument non lorsqu’il s’agit du Maroc, d’Oman, de la Turquie, de la Vallée du Nil ou de la Tunisie, qui restent des destinations parfaitement sûres comme vient clairement de le rappeler notre Ministère des Affaires Étrangères. Les pays, et plus précisément les zones à risque, sont connues et très faciles à éviter.
La peur irrationnelle demeure. Médiatique, émotionnelle, alimentée par le trop ou le trop peu d’informations. Reconnaissons-le, cette peur n’a aucun sens.
D’abord car comme nous, l’immense majorité des populations musulmanes du monde entier condamnent les actions inhumaines des djihadistes.
A fortiori, parce que faire l’amalgame et ne plus aller dans ces pays signifierait à long terme, jouer le terrible jeu des extrémistes et pénaliser des populations entières qui vivent du tourisme.
Annuler son voyage en Australie parce qu’il comprend un stop à Dubaï (véridique !) n’a pas plus de sens que de s’interdire de voyager en Tanzanie par peur de contracter le virus Ebola, alors que le pays se trouve très loin de l’épicentre de l’épidémie et n’a enregistré aucun cas.
Gardons raison !
Personnellement J’ai voyagé ces derniers mois à titre professionnel et également en famille au Maroc, en Tunisie, dans la vallée du Nil, au Liban -en évitant bien sûr la vallée de la Bekaa Ouest et le Sud Liban- (encore une fois il s’agit d’être précis et bien informé !) sans vivre le moindre problème d’insécurité.
Mais mon avis de dirigeant d’un voyagiste est-il crédible ?
J’ose le croire.
D’abord car fort heureusement je n’imagine pas imposer des risques à mes enfants ou nos clients pour des raisons purement commerciales.
Ensuite, parce que l’impact économique d’une désaffection de ces pays pour une entreprise comme Voyageurs du Monde, qui vend des voyages dans le monde entier, demeure faible.
En revanche, nous sommes affectés pour une raison évidente : nous aimons profondément ces pays. Des pays qui pour certains de nos conseillers sont bien plus qu’une destination à vendre : c’est une terre natale. Une terre où vivent des hommes et des femmes.
Alors, parce qu’il est tout simplement injuste et injustifié de pénaliser ces populations, nous espérons que vous continuerez à voyager au Maroc, en Égypte en Tunisie, aux Émirats, en Afrique et ailleurs. Aussi avons-nous choisi de partager ici les retours de nos clients partis récemment dans les pays en question.
Édifiants de vérité et de sens, ces témoignages seront sans doute plus convaincants que le mien.
Vous avez encore le choix de partir et d’y ajouter le vôtre. À vous de juger. »