Tourisme et coronavirus : Le calvaire des touristes bloqués sur le Diamond Princess


La mise en quarantaine des navires de croisière est une expérience de santé publique très inquiétante. Le 4 Février dernier, le Japon n’a pas autorisé le débarquement des passagers du bateau alors qu’il n’y avait alors qu’un seul passager officiellement contaminé par le coronavirus et débarqué à Hong Kong. Des questions d’éthique peuvent légitimement se poser !

Les passagers et équipages bloqués sur le navire

Un passager aérien qui serait contrôlé positif au coronavirus bénéficierait d’un séjour hospitalier mais les autres passagers pourraient débarquer sans problème. Avec le Diamond Princess, navire anglais du groupe Carnival, il s’agit de 3 700 passagers et membres d’équipage qui doivent rester confiner à bord, mis en quarantaine au large de Tokyo (Japon).

On est alors passé d’un passager infecté descendu à Hong Kong le 1er Février à 174 personnes contaminées le 19 Février. Les passagers qui ont été testés positifs ont débarqué et ont été admis dans les hôpitaux de la région de Yokohama, selon l’Organisation mondiale de la santé. Les autres sont toujours placés en quarantaine à bord, sur ordre du ministère japonais de la Santé.

44 nouveaux cas de contamination annoncés hier 13 février

Le ministère de la Santé japonais a annoncé 44 nouveaux cas de contamination jeudi 13 février, après des tests menés sur 221 personnes. Ainsi, 218 occupants du navire ont été infectés sur les 3.711 personnes initialement à bord.

Une mise en quarantaine qui pose question

Les médecins et les chercheurs sont de plus en plus sceptiques à l’égard de cette mise en quarantaine. Le professeur d’épidémiologie de l’Université de Toronto indique : « Ils ont essentiellement piégé un tas de personnes dans un grand bocal avec le virus. Donc, je suppose que la quarantaine génère une transmission active »

Les professionnels de santé considèrent un manque d’éthique de la part du Japon

Une mise en quarantaine est efficace pour contenir la propagation de la maladie, mais uniquement lorsque vous traitez avec des personnes déjà malades. Par contre garder en quarantaine arbitrairement, sans fondement scientifique n’est pas conforme aux obligations en matière de droits humains. Les personnes qui ne sont pas encore malades et qui n’ont peut-être pas été exposées au nouveau coronavirus sont maintenues à proximité immédiate de personnes qui peuvent déjà avoir la maladie. Ajoutez à cela le fait que nous ne savons pas encore exactement comment ce virus se propage. Beaucoup s’interrogent sur l’éthique du Japon dans cette affaire.

Les passagers et équipages non infectés auraient dus être suivis à terre

Les navires à passagers ne sont pas censés être des zones de quarantaine. Ils ne sont pas conçus ou équipés à cet effet. Les passagers devraient être autorisés à débarquer et à se déplacer en toute sécurité vers une autre installation, sur un sol ferme, où ils peuvent être contrôlés ; où les fournitures nécessaires sont disponibles ; où le personnel fait le travail pour lequel il a été formé.

Un cauchemar pour les passagers

On se doute que la vie à bord du navire n’est pas formidable. Les passagers doivent porter des masques et ne marcher sur le pont que quelques minutes par jour, en gardant quelques mètres de distance des autres passagers. Ils reçoivent des repas livrés dans leur cabine. Il n’y a que la télévision et quelques journaux. Ils signalent chaque jour plus de peur et d’anxiété à mesure que davantage de personnes sont diagnostiquées.

Le Japon veut sûrement sauver ses Jeux Olympiques

Officiellement, l’objectif de cette quarantaine est d’empêcher la propagation du virus à terre, en particulier avant les Jeux olympiques d’été, qui débuteront à Tokyo en juillet. Le Japon est le deuxième pays ayant le plus de cas d’infection au coronavirus.
L’image de cette quarantaine sur un navire de croisière au Japon est aussi épouvantable que l’affaire Carlos Ghosn.

Serge Fabre





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