TUI en ordre de bataille
21 mai 2015 Lucius Maximus Aucun commentaire À la une Elie Bruyniks, First Choice, Gottfried Wilheim Leibnitz, Jetairfly, Marmara, Michel Ghesquière, Nouvelles Frontières, pagtour, Sébastien Ebel, Thomson, TUI, TUI Belgium, VIP Selection-Sunjets
La géopolitique imaginée par Gottfried Wilheim Leibnitz est implacable.
Les armées de TUI, numéro 1 mondial du tourisme se sont remises en marche. Donc, bruits de bottes en Europe de l’ouest et pacification en vue pour faire adhérer, de gré ou de force, les agents de voyages aux objectifs de la marque.
Tout d’abord, la reprise en main de la filiale française (à l’heure de l’ouverture aujourd’hui du procès de l’ancien PDG JM Siano), qui persiste à collectionner les résultats négatifs indignes de son rang et de la maison mère.
Les nouvelles mesures sont implacables : éradication des marques Nouvelles Frontières et Marmara, autant de fleurons chers à la mémoire des agents de voyages français. Mais, le sentimentalisme n’est pas de rigueur.
L’empire TUI est un train de se réorganiser. Le tour opérateur vient de confirmer qu’il allait concentrer sur une marque unique, l’ensemble de ses activités dans le secteur du tourisme. Exit donc Thomson et First Choice, deux des marques de vacances les plus connues au Royaume-Uni.
La France, elle, vient d’être amalgamée à la zone Western Europe (Benelux, Espagne, Italie Maroc).
Son bouillant gauleiter national semble être en disgrâce. Il dépend désormais du Président du groupe, Sébastien Ebel, Allemand de naissance et financier reconnu. Mais également du belge Elie Bruyniks en charge de la zone Western Europe. Ce dernier, fort de son succès commercial avec Jetairfly, essayera sans doute de faire passer la France sous ses fourches caudines.
Seul l’avenir pourra le dire. La saga est donc loin d’être terminée mais des plans sociaux sont certainement à redouter.
Ce qui nous amène à parler de la Belgique.
Comme le rapporte notre excellent confrère Michel Ghesquière dans un article paru le 19 mai dans la rubrique généraliste de Pagtour. TUI Belgium tient parole, et unifie ses marques pour régner sur ses territoires conquis.
Exit vraisemblablement Jetair et différentes autres marques satellites comme VIP Selection-Sunjets…
Et, joignant la parole aux actes, l’ordre doit régner. De nombreux agents de voyages belges ont déjà reçu un courrier leur expliquant que si un volume d’affaires minimum n’était pas atteint (100 000€ par an), le contrat les liant à TUI serait, de facto, caduc.
Qu’en conséquence l’agence sera interdite de vente de tous produits du groupe.
« Je ne veux voir qu’une seule tête« . Ainsi parlait mon adjudant de discipline. Ce que la langue allemande, toujours plus concise traduit par « gruppiert !» .
En langue de bois, on parle « d’uniformité pour développer une collaboration optimale. » …« Et on se tait » – (Sei still) précisait encore ce même adjudant.
TUI parle également « d’autorégulation » faisant partie de « nouvelles modalités de collaboration». Bel euphémisme.
Moi, j’appelle cela un diktat.
Mieux, ou pire, selon son point de vue. Pour satisfaire son ambition de normalisation (et ce qui est une adaptation latine de « divise pour régner » de Nicolas Machiavel), TUI établit que les résultats seront pris en compte individuellement.
Point de vente par point de vente. En excluant le regroupement des ventes des Groupement d’Intérêt Économique.
Ce qui, rapporté à la France, risquerait immanquablement de créer une levée de boucliers de la part des centrales d’achat que sont Afat/Selectour – le Cediv- Manor – Tourcom. Une violente passe d’arme en perspective.
La logique financière d’une telle décision est lumineuse. L’aspect commercial l’est beaucoup moins…
La France, qui affirme toujours sa différence culturelle haut et fort.Et qui possède un réseau de point de vente aussi important que morcelé, sa faiblesse face aux empires (cf. la guerre des Gaules), pourrait réagir si une mesure identique venait à être mise en place dans l’hexagone. Et cela pourrait être sa force, car TUI est loin d’avoir une position aussi dominante dans notre pays qu’en Belgique.
Les alternatives existent. Pire, elles sont nombreuses. Cela risque de devenir « Aux armes citoyens… »
Et la France a toujours eu dans son histoire des sursauts salvateurs. Bis repetita ?
Votre dévoué,
Lucius Maximus,
Sénateur indépendant.
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