Le groupe TUI va licencier 450 personnes au cours des trois prochains mois. Pourtant, tout semble aller bien chez le géant allemand du tourisme. quelles sont donc les raisons ?
La décision ne serait pas consécutive à une faiblesse du marché
Selon Marek Andryszak (photo), PDG de TUI Allemagne : « la réduction d’emplois décidée n’est pas une mesure, qui découle des développements actuels à court terme tels que la faible demande de cette année ou les problèmes liés au Boeing 737 Max cloué au sol« .
Cette réduction d’effectifs va se concentrer sur le siège à Hanovre
Selon « Reise Vor 9 », cette réduction sera concentrée au siège de Hanovre, où travaillent actuellement 4 300 personnes. Il s’agit donc de 10 % des effectifs. Le patron de TUI en Allemagne a refusé de commenter spécifiquement une possible réduction de l’emploi dans
d’autres pays, comme le Royaume-Uni, mais a précisé que tous les marchés seront impactés.
Un modèle économique en pleine évolution
Marek Andryszak affirme que le modèle économique des
organisateurs de tourisme est en train de changer et que la normalisation, la numérisation et l’automatisation des processus rendent certains travaux « humains »superflus. Il a ajouté : « La structure de notre entreprise évolue et nous devons nous adapter. »
Le défi concerne tous les voyagistes
Ceux-ci utilisent ou vont utiliser de façon plus intensive des processus numériques et automatisés. Plusieurs professionnels doutaient, il y a peu, de l’impact de la blockchain. Cette technologie arrive rapidement et remet en question la distribution de voyages. Il faut également ajouter que les ventes on-line progressent chez les voyagistes. Celles-ci sont traitées de façon totalement automatisées.
Quelques mouvements en Allemagne
Si TUI prend une décision peu populaire, son concurrent DER Touristik avait également annoncé l’année dernière quelques changements à venir. DER vient de céder son activité « business travel » à Amex GBT. Thomas Cook réduit également ses effectifs depuis déjà quelques années.
Un gâchis en France ?
On attend désormais les décisions qui seront prises en France. Le groupe TUI possède plusieurs entreprises mais n’a pas percé sur le marché français (à peine 20 % de part de marché). Il a déjà trouvé une solution pour Corsair mais quid de Nouvelles Frontières ? de Look, de Marmara, de Transat.
Autant de belles entreprises qui auront sûrement perdu un peu de leur âme. TUI, qui ne communique plus de résultats par pays depuis plusieurs années, n’a jamais gagné d’argent sur le marché français depuis son installation en 2000 avec sa prise de contrôle de Nouvelles Frontières.
On ne sait d’ailleurs toujours pas si la stratégie de marque unique (TUI) continue, ou si le groupe compte encore s’appuyer sur l’ensemble des marques dont il est propriétaire.
Si les syndicats sont sur le pied de guerre, un plan de réduction des effectifs est malheureusement inévitable.
Serge Fabre