La Tunisie mise sur le tourisme pour améliorer sa situation économique encore très délicate. » Elle est sur le bon chemin« , vient de préciser en fin de semaine dernière le chef du gouvernement Youssef Chahed devant le Parlement.
C’est à l’occasion d’une séance plénière sur la nomination de deux nouveaux membres du gouvernement, suite au récent remaniement ministériel, que Youssef Chahed, à la tête depuis six mois de son cabinet d' »union nationale » a dressé un premier bilan de l’action gouvernementale.
Après un long débat, les députés ont accordé leur confiance au ministre des affaires religieuses Ahmed Adhoum et le secrétaire d’Etat au ministère du Commerce, Abdelatif Hmam.
[1]« Nous sommes sur le bon chemin« , a ainsi déclaré le Premier ministre à l’ouverture de la séance.
« Mais la situation reste tendue car la croissance est bloquée depuis six ans, car nous avons toujours plus de 600.000 chômeurs, avec une situation des finances publiques, malgré des améliorations, qui reste délicate et critique (…) et qu’il nous reste un grand déficit dans la balance commerciale« , a-t-il ajouté.
L’économie tunisienne a été durement affectée par l’instabilité qui a suivi la révolution de 2011. Une série d’attentats jihadistes sanglants en 2015 et 2016 a provoqué une chute spectaculaire dans le secteur déjà mis à mal du tourisme.
Mais « la situation sécuritaire s’est grandement améliorée (…), un grand nombre de cellules terroristes a été démantelé« , s’est félicité M. Chahed. Et la sécurité « a un impact immédiat et direct sur les autres secteurs, le tourisme, l’investissement et la situation économique de manière générale« .
Le chef du gouvernement a fait état d’un redémarrage de la production et du transport des phosphates, évoquant « des taux record proches de ceux de 2010« .
Et « nous nous attendons à ce que le nombre de touristes en 2017 augmente de 30 % pour arriver à 6,5 millions, bien sûr si la sécurité le permet« , a-t-il dit.
« Avec le retour de la production (industrielle), la reprise du secteur touristique et si Dieu le veut de l’agriculture, nous pouvons réaliser un taux de croissance de 2,5 % en 2017« , contre 1 % en 2016, a-t-il ajouté. « Ce n’est pas suffisant mais c’est un bon début« .
Pour cela, il faut aussi « une levée des obstacles législatifs et administratifs qui allongent les délais de réalisation des projets« , a poursuivi M. Chahed, soulignant l' »importance d’adopter la loi d’urgence économique ».