Lundi dernier, une journée de deuil national a été observée pour l’ancien président de la république française Jacques Chirac, mort jeudi 26 septembre à l’âge de 86 ans. Diminué par la maladie mais protégé par sa fille Claude, Jacques Chirac ne parlait plus depuis deux ans, lui qui avait porté pendant de si longues années la voix de la France dans le monde entier.
Une France dailleurs à son image, rappelle le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand : « fougueuse, complexe, parfois traversée de contradictions, toujours animée d’une inlassable passion républicaine« .
Son élan gaulliste se combinait avec un fond radical-socialiste hérité de sa famille corrézienne.
Député dès 1967, il a été pendant 28 ans à l’Assemblée, dans ses fonctions parlementaires comme ministérielles, la figure familière d’une droite qui assumait ses convictions.
Gaulliste, conseiller et admirateur de Georges Pompidou, il a su allier au désir de grandeur le sens des réalités. Il avait en outre l’audace de surprendre et, Premier ministre, ne ménagea pas son soutien à Simone Veil, face aux attaques venant de sa propre majorité.
Aimé et respecté par les pays arabes
Le Président du conseil des ministres Saad Hariri a publié un mémorandum décrétant un deuil officiel national suite au décès de l’ancien président français Jacques Chirac.
Le refus de suivre les Américains en Irak en 2003, et sa visite de Jérusalem en 1996 ont valu à Jacques Chirac une popularité peu commune dans le monde arabe. Ses nombreuses relations et sa connaissance des dossiers ont conforté sa légitimité. Une rue à Ramallah, la capitale de l’autorité palestinienne, porte d’ailleurs toujours son nom.
Président de la République, profondément attaché à l’indépendance française, il a refusé en 2003 le suivisme et l’aventure irakienne.
Attentif aux grands débats de son temps, il prit conscience des périls qui menaçaient notre planète et nous lui devons l’adoption de la Charte de l’environnement qui fait maintenant partie de notre bloc de constitutionnalité.
Il a également su donner aux Arts premiers la place qui leur revenait, cultivant l’esprit de curiosité plutôt que l’ethnocentrisme.
Les Français ont vu en lui une force singulière, en l’élisant Président de la République en 1995 et en le réélisant en 2002 par 82 % des voix.
« À titre personnel, je ne peux oublier l’ultime message qu’il nous a adressé alors qu’il quittait ses fonctions, dans lequel il exhortait le peuple français à ne jamais composer avec l’extrémisme, le racisme, l’antisémitisme ou le rejet de l’autre.
À sa famille, à ses amis, à ses proches, à celles et à ceux qui ont travaillé à ses côtés et lui ont conservé un profond attachement, j’adresse mes condoléances attristées.
La France a perdu en lui un héros d’Alexandre Dumas : charmeur, batailleur et beaucoup plus profond qu’il ne voulait paraître » a souligné Richard Ferrand le président de l’Assemblée nationale.