Le projet de loi Macron prévoit la privatisation de l’aéroport Nice Côte d’Azur, première plate-forme de province avec 11,6 millions de passagers.
Une privatisation qui doit s’effectuer par la cession de tout ou partie de la participation (60 %) de l’Etat dans le capital de la société aéroportuaire.
Une cession évaluée selon les spécialistes entre 600 et un milliard d’euros.
La plupart des élus et acteurs économiques de la région ont émis une opposition de principe à cette privatisation. Ils soulignent que l’aéroport est l’infrastructure reste un élément clé du désenclavement de ce territoire vis-à-vis de la France, de l’Europe et du monde en l’absence d’alternative ferroviaire (le projet de ligne nouvelle est remis aux calendes grecques en raison de son coût et des difficultés techniques) ou routière (saturation quotidienne de l’A8).
L’infrastructure est également essentielle pour le développement économique et touristique de ce territoire et Monaco.
[1]Christian Estrosi (photo), Député-Maire de Nice, Président de la Métropole Nice Côte d’Azur, s’est aussitôt élevé contre ce projet pouvant conduire, selon lui, à l’intervention de capitaux étrangers plus soucieux d’une rentabilité financière que de développement territorial.
Car la situation de l’aéroport au centre d’une conurbation littorale forte de plus d’un million d’habitants pourrait inciter les futurs actionnaires privés à privilégier le commerce ou les aménagements immobiliers (hôtel, bureaux) sur la partie nord de l’aéroport, au détriment de l’accueil de nouvelles compagnies, sachant que les redevances aériennes diminuent régulièrement dans les ressources de l’aéroport.
Enfin la CCI Nice Côte d’Azur qui détient 25 % du capital (et qui a contribué durant près de 50 ans au développement de l’aéroport) estime que si l’Etat vend sa participation une partie de la somme recueillie devrait être réinvestie dans la région sur d’autres infrastructures.
Quoi qu’il en soit la ville de Nice organise une consultation des électeurs niçois le jeudi 19 février pour répondre OUI ou NON à la question: « Êtes-vous favorable à la privatisation de l’Aéroport Nice Côte d’Azur ? ».
L’opération nécessitera l’ouverture de 45 bureaux de vote répartis sur 23 sites. La consultation permettra aux élus d’intervenir auprès du gouvernement pour revoir au moins les modalités de la privation afin d’éviter, comme à Toulouse, que des financiers étrangers s’invitent dans une infrastructure publique essentielle à la région.
Michel Bovas