La nécropole d’Obernai est un des rares ensembles importants découverts en France. Elle témoigne pour la première fois de l’installation prolongée d’une communauté orientale en Alsace à la fin de l’Empire romain.
Dans le cadre de l’aménagement d’un Parc d’activités économiques à vocation industrielle par la communauté de communes du Pays de Sainte Odile, l’Inrap vient d’achever, sur prescription de l’État (DRAC Alsace), une importante fouille à Obernai. Sur plus de 7,5 hectares, se succèdent des sociétés néolithique, gauloise, gallo-romaine, mérovingienne.
La fouille archéologique de ce site apporte de nouveaux éclairages sur l’évolution cultuelle et les mouvements de population sur près de six millénaires, mais aussi sur l’organisation territoriale de l’Alsace.
Archéologues et anthropologues ont étudié une nécropole mérovingienne, de dix-huit sépultures, orientées ouest/est, comme l’impose le rituel de l’époque.
Quatre tombes contiennent des objets, dont trois des boucles d’oreilles en argent. La défunte la plus richement ornée porte deux petites épingles en or maintenant un vêtement ou un voile sur sa poitrine. Deux pendants, appelés « châtelaines », étaient reliés à sa ceinture.
Divers objets y sont attachés : un miroir en argent, analogue à ceux utilisés par les populations alano-sarmates (Caucase) ; plusieurs grandes perles de verre coloré et d’ambre ; un nécessaire de toilette (une pince et un cure-oreille).
Cette femme dispose en outre d’un peigne triangulaire en bois de cerf, orné de motifs géométriques, de têtes de chevaux aux extrémités.