Le tourisme sexuel incluant des enfants ne concerne pas uniquement des occidentaux en voyage. Il faut bien reconnaitre que les lois sont désormais mieux connues et les associations comme l’ECPAT dissuadent les délinquants sexuels.
Aucun pays n’est épargné par le phénomène
L’ECPAT (End Child Prostitution in Asian Tourism), est une association qui milite pour la fin de la prostitution infantile dans le monde. Elle
publie des rapports régulièrement. Dans une étude publiée, il y a plusieurs mois, l’association indique « Aucun pays n’est épargné ».
Malheureusement, elle regrette le manque de données fiables pour mesurer la portée de ce problème.
[1]Le tourisme sexuel n’est pas qu’une affaire de touristes étrangers
Dans la majorité des cas, les auteurs de ces violences sexuelles sont des voyageurs locaux, nationaux et régionaux, souligne l’association.
C’est notamment le cas en Indonésie, aux Philippines ou au Cambodge où les délinquants pédosexuels sont respectivement à 90 % et 75 %
des locaux.
Ces délinquants sexuels voyagent souvent dans leur propre pays ou dans la région, a déclaré Dorothy Rozga, directrice exécutive d’ECPAT International.
Une hausse dans d’autres pays du sud-est asiatique
La Thaïlande, l’Indonésie et les Philippines luttent pour lutter contre le tourisme sexuel impliquant des enfants. Cependant, une étude a constaté une hausse en Birmanie, au Laos, au Cambodge, au Vietnam et au Timor-Leste.
[2]L’exploitation sexuelle concerne certaines nationalités
Dorothy Rozga ajoute : « Dans cette région, les hommes originaires de Chine, du Japon, de Taïwan, de Corée du Sud et du Vietnam sont plus susceptibles que les autres nationalités d’exploiter sexuellement des vierges, en particulier les filles. »
Les touristes en provenance de Singapour et de Malaisie sont visés
Dorothy Rozga a indiqué que plus de 3 000 touristes de Singapour et de Malaisie visitent l’île de Batam pour des services sexuels chaque semaine, selon les estimations des autorités indonésiennes en 2009.
Un tiers des 5.000 à 6.000 personnes estimées dans le commerce du sexe à Batam sont des enfants ! Pour information, l’île de Batam se situe à moins de 45mn de Singapour grâce à plusieurs ferries.
[3]Les victimes sont naturellement des enfants pauvres
L’étude sur l’exploitation sexuelle des enfants en Asie du Sud-Est a montré que les enfants des groupes à faible revenu sont particulièrement vulnérables. L’étude est basée sur un examen de diverses études à petite échelle menées auprès d’enfants victimes dans des maisons closes, des bars, des karaokés, des salons de massage dans des destinations touristiques de la région.
Ne pas confondre pédophilie et pédérastie
On remarque que nombre de personnes confondent les deux expressions. On en rappelle le sens : « Le sens actuel du mot pédophilie (attirance sexuelle pour les enfants, sans précision de sexe) découle de l’expression « Paedophilia erotica ». Le qualificatif erotica, qui affirmait le caractère sexuel de la philia ainsi désignée, fut abandonné par la suite, à mesure que se généralisait dans le discours psychiatrique l’usage du suffixe -philie pour désigner l’attirance sexuelle.
Pourtant, la confusion entre pédérastie et pédophilie ne repose pas tant sur l’ignorance des différences entre les deux termes que sur un changement de perspective concernant les relations amoureuses et sexuelles intergénérationnelles, ainsi que sur la dérive sémantique du mot pédophilie … »
Serge Fabre