Une irrésistible envie de succomber à la Gijonomia
30 septembre 2022 Annick Dournes Aucun commentaire À la une du WeekEnd asturies, Gijon, Gijonomia, Laboral, Letronas Rojas Gijon 2338 vues
La Gijonomia n’est pas le nom d’une nouvelle pâtisserie fabriquée par une imprimante 3D, si, si ça existe, ni celui d’un ersatz de voyage touristique via le métavers, et oui ça existe aussi… Non la Gijonomia est le mot inventé par les habitants de Gijon dans les Asturies au nord de l’Espagne pour résumer en un seul mot toutes les bonnes raisons d’aller visiter leur ville. Du concret, du réel, du beau et du bon pour séduire tous les amoureux de voyages en recherche d’authenticité.
L’aéroport international des Asturies est à un peu plus d’une heure de vol grâce à des liaisons directes proposées par Vueling depuis Paris Orly. De là on rejoint le centre-ville de Gijon en environ 35 mn, en voiture ou en bus (ligne directe). Cette rapidité d’accès en fait une destination parfaite pour un city break avec dépaysement assuré.
Les Asturiens font partie des peuples celtes que les français connaissent un peu mieux grâce à la popularité grandissante du Festival Interceltique de Lorient.
Comme les Bretons, les irlandais ou les Cornouaillais les Asturiens aiment la musique rythmée par les cornemuses, ils ont le goût des voyages en mer, le don de sculpter le granit pour en faire des mégalithes ou de la fine dentelle de pierre, un penchant pour les costumes richement brodés, une attirance innée pour la bonne chère et le cidre, et surtout une joie de vivre qu’ils adorent partager.
A Gijon vous trouverez des habitants souriants, communicatifs et très accueillants. Ici les touristes sont vraiment bienvenus. (Barcelonais, suivez mon regard…)
Gijon c’est d’abord un port ouvert sur l’Atlantique, et ce depuis la colonisation romaine au 1er siècle avant JC.
Aujourd’hui si le port de pêche et le port industriel ont vu leurs activités décroitre, Gijon s’est tourné vers le tourisme avec un grand port de plaisance et surtout une magnifique et longue plage de sable doré où locaux et touristes se retrouvent pour nager, surfer et profiter du soleil.
Une fois par an, fin août, la plage est aussi le lieu de la fête du cidre pendant laquelle près de 10 000 personnes se retrouvent pour rendre hommage à la reine des boissons asturiennes.
Le front de mer est un exemple typique de l’éclectisme architectural de la ville avec une juxtaposition improbable mais finalement harmonieuse de constructions moyenâgeuses, Renaissance, Art Nouveau, néoclassiques, contemporaines, et même des maisons à colombages.
La promenade piétonne qui longe la plage est aussi un espace d’exposition en plein air avec des sculptures contemporaines monumentales telles les « Letronas Rojas Gijon », de grandes lettres rouges épelant le mot Gijon ou l’Arbre de Cidre fabriqué avec 3.200 bouteilles (vides!) de cidre.
Après avoir longé la plage vers le Nord vous arriverez à Cimavilla, le quartier le plus ancien de Gijon qui occupe une pointe de terre qui s’avance dans la mer.
On y découvre les ruines des anciens thermes romains puis l’église Mayor de San Pedro avant de monter jusqu’au sommet de la colline de Santa Catalina et de sa haute falaise qui domine l’océan.
En 1990 l’artiste basque Eduardo Chillida y a installé une gigantesque structure en béton appelée « Elogio del Horizonte ». En se tenant en son centre l’œuvre offre une caisse de résonnance au mugissement des vagues et au rugissement du vent pour une expérience inédite.
La partie plus récente de la ville au sud de Cimavilla réserve bien des trésors pour les amateurs d’Art Nouveau. Au début du 20ème siècle l’essor de l’industrie du charbon et de la sidérurgie a amené une immense prospérité à Gijon.
C’est à ce moment que de nombreux Asturiens ayant fait fortune aux Amériques, ils ont été surnommés les Indianos, sont revenus au pays. Tous ces nouveaux riches ont eu hâte d’étaler leur fortune et se sont faits construire de magnifiques hôtels particuliers dans le goût de l’époque.
Munissez vous d’une carte de la ville et arpentez les rues Jovellanos, Instituto, Cabrales, Corrida, Munuza, Los Moros, Trinidad et San Bernardo ainsi que la Place Europa. Vous y découvrirez de purs joyaux architecturaux certains inspirés par le modernisme catalan et Antoni Gaudi, d’autre d’un pur style Art Nouveau. Toutes ces rues sont aussi très animées, parfaites pour une virée shopping.
Grande curiosité à ne pas manquer, le Laboral est le plus grand bâtiment jamais construit en Espagne. Il a été bâti en seulement 8 ans entre la fin des années 1940 et le début des années 1950 sous le régime franquiste. C’était l’un des 20 pensionnats qui accueillaient des garçons et filles triés sur le volet venant de toute l’Espagne, et destinés à devenir l’élite de la nation.
Les bâtiments construits en pierre de taille locale très sombre, ont été rénovés en 2007 et abritent aujourd’hui des espaces culturels, des salles de spectacle tout en continuant d’accueillir des étudiants.
Le Laboral est ouvert au public et on peut suivre une visite guidée pour découvrir le théâtre, l’église à la curieuse forme elliptique, les immenses cuisines, les vastes couloirs décorés de magnifiques mosaïques bleues, les espaces dédiés au sport avec une spectaculaire piscine à trois bassins d’un pur style Art Déco. Un belvédère de 130 m de haut domine l’ensemble du complexe mais malheureusement depuis la pandémie du Covid-19, l’accès à son ascenseur a été fermé. Le Laboral est à environ 5 km du centre-ville de Gijon mais on peut facilement y accéder en bus ou en taxi.
Nos adresses préférées à Gijon
La Cuisine des Asturies n’a pas grand-chose en commun avec la nouvelle cuisine. On y retrouve toute la générosité de ses habitants et les recettes traditionnelles souvent revisitées permettent de découvrir les produits locaux, qu’ils viennent de la mer ou de la toute proche Cordillère Cantabrique.
Zascandil, 9 rue Cervantes, est l’un des meilleurs restaurants à tapas de Gijon. Tout est fait maison avec des produits frais et gouteux, que ce soit les mini sandwichs au chorizo épicé, la terrine de rascasse, le saumon fumé maison, le vitello tonato revisité par le chef après son voyage de noce à Venise, les chipirons en sauce, le thon grillé… Sans oublier une spécialité, la délicieuse glace au turon.
Restaurante Ciudadela. Situé à deux pas de la plage ce restaurant propose une cuisine asturienne plus élaborée servie dans toute une déclinaison de belles assiettes d’un potier local. Fines croquettes, rascasse mi-cuite et crevettes géantes, filet de bœuf à la cuisson parfaite, desserts inventifs… tout est aussi beau que savoureux. Une des adresses préférées des habitants de Gijon.
La Gijonesa, rue San Bernardo, au cœur du vieux quartier de Gijon, est à la fois un bar, un restaurant et une épicerie. On y propose de formidables dégustations de fromages et de bières des Asturies dans un cadre authentique de bar de quartier. Vous pourrez y découvrir des fromages comme le Cabrales ou le Gamoneu qu’il est difficile de trouver en dehors de la région. Sur place on peut y acheter fromages, bières ou conserves de produits de la mer, mais on peut aussi se les procurer via leur boutique en ligne. www.lagijonesa.com
La Galana, rue Claudio Alvargonzalez, est reconnue comme une des meilleures cidreries de Gijon. Un lieu idéal où découvrir le fameux cidre local qui, il faut le dire est quelque peu différent des cidres que l’on boit habituellement en France. Ici le cidre est « naturale », avec très peu de bulles, peu sucré, voire un peu amer au palais de certains. C’est la boisson préférée des Asturiens qui peuvent en absorber des quantités impressionnantes.
Les serveurs des cidreries doivent suivre une formation spéciale pour apprendre à le servir. Tandis qu’il maintient d’une main un verre un peu au-dessus du genou, le serveur élève le pichet de cidre bras tendu à la verticale au-dessus de sa tête. Il ne lui reste plus qu’à verser le cidre dans le verre sans jamais le regarder. Un vrai spectacle ! A la Galana on le boit avec des produits de la mer ou avec des viandes grillées à la plancha directement sur votre table.
L’Office du Tourisme de Gijon situé sur le front de mer dans la Casa Paquet, mérite vraiment d’y faire un tour. Vous pourrez y acheter des packages à prix négocié pour des repas dans de très bons restaurants de la ville.
Un menu avec deux entrées, deux plats, un dessert et un accord mets-vins est proposé à 45 euros par personne. Et pour seulement 70 euros vous pourrez aller chez Auga, le seul restaurant étoilé de Gijon.
L’office propose également des tours gourmands de la cité pour découvrir les meilleures pâtisseries de Gijon.
Pour quelques euros vous obtenez une liste de 15 maitres pâtissiers, chocolatiers ou glaciers accompagnée de 5 ou 7 bons que vous pouvez échanger dans les boutiques contre la spécialité de chaque maison. Une façon originale de découvrir la ville.
Le Numa Boutique Hôtel: C’est le nouveau 4 étoiles de Gijon, idéalement situé dans la calme rue Carmen à deux pas de la plage et des lieux à visiter. Les chambres sont vastes, confortables et sobrement décorées. L’hôtel propose un petit déjeuner continental copieux mais pas de restauration pour déjeuner ou diner. Plus d’info sur le site www.bluehoteles.es/numa/fr
Texte et photos Annick Dournes
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