Une nouvelle Tunisie en décembre ?
28 novembre 2014 Rédaction Aucun commentaire À la une Béji Caïd Essebsi, élection présidentielle, ISIE, Moncef Marzouki, Nidaa Tounès, Tataouine, Tunisie 3363 vues
Aux urnes dimanche dernier pour désigner leur chef de l’Etat à la faveur de la première élection présidentielle démocratique, près de quatre ans après la chute du régime de Zine Ben Ali, les tunisiens ont leur destin entre les mains.
Sur la trentaine de candidats en lice, deux sont logiquement sortis dimanche dernier, à savoir: Béji Caïd Essebsi, qui a occupé de hautes fonctions sous l’ère Ben Ali et dont la formation politique Nidaa Tounes est arrivée en tête lors des élections législatives en octobre, et Moncef Marzouki, le président sortant.
Le taux de participation a été de 64,6 % avec un meilleur taux enregistré dans la circonscription de Tataouine (73,2 %) et le plus faible dans la circonscription de Jendouba (52,8 %), selon l’estimation fournie par les responsables électoraux, ce qui montre bien l’interêt que portent les tunisiens à ce scrutin.
Les résultats de ce premier tour, qui viennent d’être publiés, sera ainsi l’occasion d’un duel très sérré entre le chef du parti anti-islamiste tunisien Nidaa Tounès, Béji Caïd Essebsi, âgé de 87 ans, arrivé en tête avec 39,46 % des suffrages, devant le président sortant Moncef Marzouki obtenant lui un peu plus de 33 %.
Un second tour devra donc être nécessaire. L’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) indique qu’il aura lieu le 28 décembre, aucun des vingt-sept candidats en lice n’ayant obtenu la majorité absolue.
Un clivage Nord-Sud bien marqué
L’élection présidentielle a confirmé les orientations observées lors des législatives, avec une division du pays entre les régions du Sud, favorables à Moncef Marzouki, alors que le Nord et le Sahel sont plutôt favorables à Béji Caïd Essebsi.
Pour une grande partie de la population, le choc de la révolution sur les institutions et l’économie s’est surtout traduit par une dégradation du pouvoir d’achat et des services publics, et un sentiment d’insécurité, lié en partie au développement des activités de groupes jihadistes.
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