À force de dire que les forfaits sont les produits « basiques » du tourisme, on oublie qu’ils exigent aussi du travail et de l’innovation.
Chez Visit Europe, fatigué de voir bradé ce segment d’une offre qui constitue encore le matelas de l’activité, le fameux mass-market, on s’est dit que ce qui comptait, ce qui faisait vraiment la différence auprès du client, c’était la valeur ajoutée du produit qu’on mettait sur le marché.
Du coup, finie l’offre autour d’un hébergement et d’un transport ; et bonjour la proposition selon l’activité, quelle qu’elle soit : restaurant, exposition, sport…ou tout autre élément du produit qui était auparavant optionnel. L’avantage, en renversant ainsi les points de vue, c’est qu’on peut bâtir sans trop de difficultés une offre entièrement nouvelle.
On peut bien sûr intégrer de nouvelles destinations, mais on peut aussi tout simplement faire du neuf avec du classique, en développer l’existant comme Visit Europe le propose sur Vienne ou Riga par exemple.
C’est particulièrement lisible et concret quand on examine la brochure Réveillons du TO.
Visit Europe propose comme toujours un pack de base mais cette fois, il ne concerne que l’activité du client pendant son séjour. À Vienne par exemple, une fois son programme fixé, il pourra ensuite choisir son hébergement et son réveillon proprement dit, soit à l’hôtel soit au grand bal.
[1]Partant de là, le prix d’appel est plus séduisant, forcément ; et c’est le client lui-même qui fixe la prix total du séjour qu’il va s’offrir.
« On veut jouer sur l’hébergement plutôt que sur les prestations », confie Pascale Gaston (photo), la directrice générale de Visit Europe, qui voit dans cette approche le moyen d’élargir son vivier de clientèle.
Pour voir confirmer son analyse marketing, le TO estime qu’il doit gagner 700 à 1 000 clients supplémentaires sur son offre Réveillons.
Un score qu’il compte atteindre surtout grâce aux 3 charters qu’il aligne cet hiver sur ses destinations phares : Prague, Vienne et Madère.
Cela dit, Pascale Gaston est plutôt sereine.
Jusqu’à présent, son panier moyen tourne en général à 100 € de plus que ses prix « à partir de » ; elle a donc de la marge.
Comme quoi, le segment du forfait, si basique soit-il, n’a pas encore dit son dernier mot.
Bertrand Figuier