Vols touristiques vers la Tunisie, un enjeu toujours crucial


Un conseil des ministres s’est tenu à Tunis le vendredi 31 janvier dernier pour discuter d’un sujet essentiel : le rôle clé du transport aérien dans le développement économique et notamment touristique de la Tunisie. L’un des points centraux abordés a été la situation de la compagnie nationale Tunisair et l’urgence de sa restructuration afin de lui donner les moyens nécessaires pour repartir sur de bonnes bases.

À cette occasion, le chef du gouvernement tunisien, M. Kamel Madouri, a chargé le ministère des Transports, d’élaborer d’ici fin mars prochain, un business plan détaillé pour la restructuration et le redémarrage de Tunisair.

Ce plan devra intégrer des mesures concrètes visant non seulement à relancer l’activité de la compagnie, mais aussi à améliorer sa gouvernance, un point sur lequel M. Madouri a particulièrement insisté.

Hakim Tounsi, le Président du tour opérateur Authentique, connaît parfaitement le sujet.

Il y a d’ailleurs consacré de nombreuses réflexions et publications au cours des 20 dernières années. « Aujourd’hui, même si beaucoup de temps a été perdu, je me réjouis de voir le gouvernement prendre enfin ce dossier en main, car il est stratégique pour l’avenir économique du pays« .

Un enjeu de souveraineté nationale

Au-delà de son impact économique direct, le transport aérien joue un rôle fondamental pour la souveraineté nationale. Un pays ne peut pas dépendre uniquement des compagnies étrangères pour ses liaisons aériennes.

Cette dépendance crée des risques de conflits d’intérêts, car les priorités de ces compagnies sont souvent dictées par des logiques commerciales propres, parfois en décalage avec les besoins stratégiques de la Tunisie.

Hakim Tounsi rappelle qu’il est  » indispensable que notre pavillon national soit puissant, indépendant et capable d’assurer la connectivité du pays selon ses propres priorités économiques et sociales.

Les compagnies étrangères sont évidemment les bienvenues, mais elles doivent venir en complément de l’effort national, et non en substitut ».

Par ailleurs, il est essentiel selon lui de rappeler que le développement des capacités aériennes tunisiennes ne doit pas se limiter au seul secteur public. L’État tunisien gagnerait à accorder autant d’attention au secteur privé de l’aviation civile qu’il en consacre à Tunisair. En effet, plusieurs compagnies privées contribuent activement à la connectivité du pays et au dynamisme de l’économie nationale.

« Accompagner ces compagnies privées pour améliorer leurs performances et favoriser leur développement permettrait de renforcer l’ensemble du pavillon national, en créant un écosystème aérien diversifié, compétitif et complémentaire.

C’est en consolidant à la fois Tunisair (secteur public) et les compagnies privées tunisiennes que la Tunisie pourra véritablement progresser en termes de capacités, de qualité de service et de performances économiques ».

Une étude pour confirmer les décisions

Pour contribuer à cette dynamique, je propose à Monsieur le Premier ministre de lancer une étude de faisabilité sur un projet simple mais à fort potentiel : baser un premier avion Tunisair à Tozeur, avec des liaisons régulières vers les grandes villes européennes et une escale systématique à Tabarka.

Ce projet pourrait générer des retombées économiques immédiates tout en renforçant notre contrôle stratégique sur les routes aériennes.

Pourquoi ce projet est-il rentable et stratégique ?

Un effet boule de neige : un premier avion basé à Tozeur attirera rapidement d’autres appareils, stimulant ainsi l’activité économique et sociale dans les régions de l’intérieur du pays.

Un investissement stratégique pour la souveraineté : garantir notre indépendance aérienne, c’est aussi assurer la continuité des échanges en cas de crises internationales ou de changements géopolitiques.

Un soutien à l’ensemble du pavillon national : en favorisant à la fois Tunisair et les compagnies privées, la Tunisie développe un secteur aérien robuste et compétitif.

Un investissement à long terme : même si les débuts peuvent être modestes et peut-être en dessous de la rentabilité immédiate, l’expérience montre que « l’appétit vient en mangeant ». Il faut démarrer, même petit, pour ensuite grandir et atteindre la rentabilité.

Un soutien aux infrastructures locales : le développement des lignes aériennes poussera naturellement les régions à améliorer leurs infrastructures pour accueillir plus de visiteurs.

« Enfin, il est important de rappeler que, si le secteur privé investit en se basant sur la rentabilité financière directe des projets, l’État, lui, évalue aussi la rentabilité économique globale.

Cela signifie qu’au-delà des profits immédiats, l’État prend en compte les retombées positives sur l’emploi, le développement régional, la cohésion sociale et la souveraineté économique du pays« .

Hakim Tounsi a parfaitement raison : En misant sur l’aérien, la Tunisie peut non seulement renforcer Tunisair grâce à un plan de restructuration ambitieux, mais aussi soutenir l’ensemble du secteur aérien national, public et privé, afin de consolider sa souveraineté nationale et créer une nouvelle dynamique économique bénéfique pour tout le pays.

 

 





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