Les compagnies aériennes affirment que la perte de bagage enregistré est en baisse. C’est une bonne nouvelle ! Mais, selon les données fournies par SITA, des dizaines de millions de bagages s’égarent encore chaque année. On peut comprendre l’angoisse des voyageurs lorsqu’ils ne voient pas leur valise à destination !
Pour ceux qui ne connaîtrait pas Sita
SITA (Société Internationale de Télécommunications Aéronautiques) a été fondée en février 1949 par onze compagnies aériennes dans le but de rentabiliser le coût des infrastructures partagées en combinant leurs réseaux de communication.
Aujourd’hui, l’organisation compte plus de 400 membres (compagnies aériennes, des aéroports…). Sita est présent dans 95 % des destinations internationales et comprend 13 500 sites connectés avec le réseau de SITA. Cette société non lucrative surveille le traitement de bagage enregistré dans le monde.
Sita déclare encore des millions de bagages perdus
L’organisation a déclaré que le nombre total de bagages perdus ou retardés est tombé de 46,9 millions en 2007 à 24,8 millions en 2018.
C’est une performance dans la mesure où durant la même période, le nombre total de passagers aériens a presque doublé.
L’Europe aurait de loin la pire performance en matière de traitement de bagage enregistré, selon Sita. Le continent totalise 7,29 bagages sur 1 000 incorrectement traités par an, contre 2,85 en Amérique du Nord et seulement 1,77 en Asie.
L’étiquette avec le code-barres s’est déjà améliorée
L’utilisation d’un code-barres pour le bagage enregistré a été à la fois un grand pas en avant et un obstacle majeur à la gestion des bagages. Le format initial « ITF » (Interleaved Two of Five) ne comporte pas de correction d’erreur, ce qui rend la numérisation moins précise que les codes à barres modernes, comme le code 128. Le format du code-barres a permis de scanner automatiquement les bagages tout au long de son parcours de l’aéroport vers la soute.
L’IATA impose une nouvelle résolution
Au cours des prochaines années, la croissance estimée du trafic aérien devrait conduire à un doublement du nombre de bagages transportés annuellement, qui s’établit actuellement à 4,6 milliards.
Dans le cadre de sa résolution 753, IATA stipule notamment qu’un bagage devra être tracé sur l’ensemble de son parcours (à l’enregistrement, à l’embarquement, lors des transferts et à l’arrivée). Elle recommande également le déploiement mondial du suivi des bagages au moyen de puces d’identification par radiofréquence (RFID).
British Airways collabore avec ViewTag
ViewTag, basée à Philadelphie, propose une étiquette de bagage électronique permanente pouvant être attachée de manière sécurisée aux bagages afin de faciliter la lecture des informations relatives à l’itinéraire et l’enregistrement sur un vol. Les technologies RFID et Bluetooth Low Energy (BLE), s’intègrent dans ces étiquettes réutilisables.
À l’aide de l’application mobile British Airways, les passagers peuvent s’enregistrer pour recevoir leur carte d’embarquement et synchroniser ces informations avec leur étiquette bagage électronique via une connexion BLE, à l’aide de leur smartphone.
Les passagers peuvent savoir où se trouve leur bagage à tout moment. Actuellement, l’étiquette ne peut être utilisée que par les passagers empruntant des vols directs. Voir : https://youtu.be/TCe006CdI_U [1]
Air France œuvre avec ADP
Dès 2020, Air France assurera à l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle la traçabilité des bagages grâce à des étiquettes équipées de puces RFID avec la coopération de Paris Aéroport.
Pour Air France en 2020, il s’agit d’environ 8 millions de bagages par an qui seront ainsi étiquetés. Cette technologie sera progressivement déployée sur les autres escales de la compagnie Air France mais également sur l’ensemble des terminaux de Paris-Charles de Gaulle.
Les chinois adoptent le système pour réduire les coûts
China Eastern Airlines et China Southern Airlines prévoient d’introduire des étiquettes électroniques (avec la technologie RFID) pour chaque bagage enregistré dès le mois de Septembre. Cela permettra aux passagers de suivre l’état des bagages sur leur téléphone portable.
Chaque année, environ 250 millions d’étiquettes de contrôle des bagages en papier sont produites en Chine, ce qui nécessite une énorme quantité d’imprimantes spéciales et de matériel à usage unique, coûtant plus de 13 millions d’euros. Remplacer toutes les étiquettes en papier par des étiquettes électroniques pourrait
permettre d’économiser environ 150 tonnes de papier.
Les compagnies vont faire payer l’e-tag
British Airways va faire payer les étiquettes électroniques pour environ 80 euros. Quantas ferait payer sa Q-tag environ 20 euros.
Malgré le fait que cette nouvelle étiquette bagage va permettre d’offrir des économies aux compagnies aériennes, elles trouvent un moyen d’ajouter une nouvelle recette !
Serge Fabre