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« Voyager, c’est l’art d’occuper ses loisirs intelligemment ». Montaigne

Photo JP 2 [1]Bon d’accord Philippe, je t’en fais une toute petite dernière  avant les vacances… puisque tu as la gentillesse de me faire  croire que mes lignes sont indispensables à la culture de tes  lecteurs !

Rétrospective : C’est dans le journal Officiel de la République  Française n°162 du 14 juillet 1994, que nous  apprenions la nomination au Conseil National du Tourisme de M. Jean Furet  Président-Directeur  Général du Mitcar et de la revue Bus et Car.

Aussi, pour clore notre saison de plaisantes réminiscences, je suis  heureux de te raconter que dimanche dernier lorsque « France 2 » diffusait  en soirée son étonnante rétrospective sur l’origine de la fête  du 14 juillet  et sur la « ô » combien symbolique prise de la  Bastille, quelques images fortes me sont revenues en mémoire…

En regardant ces documents, les souvenirs de Bastille… de Mitcar…  de  Jean Furet sont venus me claquer en pleine figure, un peu comme  le « coup de soleil » de Richard Cocciante… et danser la carmagnole  dans ma petite tête !

C’est en juin 1979 que Jean Furet annonce la naissance du Mitcar,  nouvelle explosive qui fit l’effet d’une nouvelle prise de la Bastille,  une véritable révolution dans la vie des autocaristes et de leurs  fournisseurs !

En effet, le centre des expositions de la Bastille qui (sauf erreur) a aujourd’hui laissé place à l’Opéra du  même nom, fut le site historique des autocaristes, des amoureux du voyage sur route, car c’est le Mitcar qui apporta   leurs lettres de Noblesse à ces ex-parents pauvres du monde du tourisme qu’ils étaient jusqu’à  ce sacré évènement, cet évènement sacré…

Pour tous les professionnels  de l’autocar, le Mitcar fit en effet figure de révolution grâce  à l’imagination de cet étonnant personnage, j’ai bien sûr nommé notre Jean  Furet.

Le Mit… comme on ne tarda pas à l’appeler, directement  sorti de sa boîte à idées, ne tarda pas, après le temps  de surprise,  à susciter l’enthousiasme général.
Grâce à  cette initiative, Jean Furet va rectifier, anoblir, faire exploser le  concept du voyage de groupe et donner la chance  à toute une profession  de pouvoir sortir de l’ombre.

France Soir consacrait une page entière à la fin de ce premier  Mitcar avec un titre bref mais explosif : « Plus de tourisme sans autocars » !

Au côté de son inséparable Arlette, ils formaient une équipe  indissoluble…

Notre ami Jean en quelques mots ? Père créateur,  avec la complicité de sa compagne, de cette belle aventure qui durera  28 ans (le Mitcar ferma définitivement ses portes en 2004 avec pour  sa dernière édition, une ultime participation des constructeurs)…

Jean, impossible de ne pas le voir, repérable entre tous, inconditionnel  de son indispensable nœud papillon, de ses inimitables demi-lunettes,  une constante gitane au bout des doigts, un éternel sourire un rien  moqueur aux coins des lèvres… toujours immergé dans le bouillonnement  de ses amis autocaristes… Et sauf si ton Arlette nous en faisait un  jour la confidence, nous ne saurons jamais si c’est à tes amours  du jazz  ou à ceux de notre profession que tu as été le plus  accro…

Une sacrée révérence que nous pouvons leur tirer à tous deux,  pour avoir non seulement fait éclore un journal dédié au tourisme  par autocar, mais dans la foulée eu l’idée de génie de créer cet évènement : le Marché  International du Tourisme en Autocar.

J’insisterai forcément en une autre occasion sur la persévérance  de Jean et d’Arlette… chefs de file de quelques  fidèles de  cœur dont Jean Pierre Métivet, devenu grand reporter, et de bien d’autres  qui se sont effacés silencieusement au fil du temps, presque secrètement  et qui nous manquent aujourd’hui.

Sans vous deux, et c’est incontestable, la profession du tourisme  par autocar ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui ! Alors, comme  nous sommes fiers de vous rendre hommage et fiers aussi d’avoir pu  vous compter parmi nos proches…

Combien d’autocaristes auraient spontanément eu l’idée ou le  culot de se tourner vers le tourisme, alors que le métier se relevait  tout juste des séquelles du tsunami des castratrices réformes Fiterman,  qui venaient de les déposséder de leurs droits patrimoniaux.

Combien de petit Tours Opérateurs ne seraient jamais devenus grands,  parmi les grands… voire même parmi les prestigieux d’aujourd’hui  ?

Combien de prestataires hôteliers, de restaurateurs, de Salles prestigieuses  de Spectacles, combien de Compagnies de Navigation auraient eu l’idée  de développer leurs affaires avec le monde de l’autocar

On serait tenté de poser une question toute  simple : « Quels  sont les TO qui se souviennent encore de la fière chandelle qu’ils  vous doivent pour avoir tapissé de pétales de roses leur chemin vers  les autocaristes ? Combien auraient aujourd’hui l’honnêteté de reconnaitre  que leur croissance fût due aux groupes de Séniors de nos lointaines  campagnes 

Dimanche soir, je gambergeais en songeant que tout ce beau monde aurait  bien dû avoir l’idée d’ériger une statue  sur la place  de la Bastille, aussi haute que la colonne actuelle, pour rendre hommage  à ce couple qui leurs permit d’émerger à la surface de ce  tout nouveau monde du tourisme ! Mais ça, c’est une autre histoire…

 

Allez, chers amis… Bonnes vacances à tous et rendez-vous en septembre,  si vous le voulez bien !

 

Jean Pierre Michel

 

PS: Pour info, la FNTV, via sa commission tourisme et grâce à l’aimable  participation du Map Pro International, organise une matinée d’échanges  autour du tourisme en autocar, suivie de la soirée inaugurale du salon  le mercredi 9 octobre 2013.