Au Pays des Pharaons, le savoir se transmet traditionnellement de père en fils, tant en termes d’éducation et de culture, qu’en termes de business et d’économie. Et là-bas plus qu’ailleurs, même si de nouvelles tendances principalement technologiques arrivent à grande vitesse, l’esprit familial demeure.
Depuis plusieurs générations, la famille Garranah a fourni un nombre impressionnant de personnalités égyptiennes de premier plan dont notamment l’ancien ministre du tourisme égyptien, Zoheir Garranah.
La famille a donné son nom à un puissant conglomérat touristique où l’on retrouve des activités de réceptif, des bateaux de croisières sur le Nil, des hôtels au quatre coins du pays ainsi que des participations chez des transporteurs aériens.
C’est Karim Garranah (photo ci-contre), le charismatique chef d’orchestre à la tête du groupe, que La Quotidienne a rencontré, à l’occasion des 15 ans du tour opérateur Travel Evasion, pour lui poser quelques questions sur son activité professionnelle.
La Quotidienne : Comment a commencé l’aventure entrepreneuriale Garranah Tarot Tours ?
Karim Garranah : Tout à commencé en 1979 où, à l’époque, nous n’étions que trois. Nos premiers succès sont arrivés en 1986 avec la conquête du marché français qui reste, presque quarante ans après, toujours notre premier marché (le second marché du groupe est toujours la Russie, malgré la guerre en Ukraine, devant l’Allemagne, ndlr).
Issu d’une famille d’avocats d’affaires, j’ai coutume de dire que je suis celui qui a mal tourné car j’ai la passion du tourisme chevillée au corps.
Je partage cette passion avec mes neveux Amir (à ses côtés sur la photo de Une), qui gère l’opérationnel et tout le réceptif et avec Alaa qui s’occupe de nos hôtels et de nos bateaux en termes de rénovation et de commercialisation.
Aujourd’hui, le groupe Garranah Tarot Tours, holding familiale détenue à 100 %, gère seul ses nombreux actifs et emploie quelques 6 000 salariés-collaborateurs. Nos bureaux sont basés au Caire mais nous sommes implantés sur toutes les régions touristiques du pays.
LQ : Comment voyez-vous l’avenir et/ou l’évolution du tourisme en Egypte ?
KG : Le métier a beaucoup changé. Les tours opérateurs « normaux« , à l’ancienne avec brochures, sont en voie de disparition. Internet a rebattu les cartes.
La bonne nouvelle, c’est que les touristes du monde entier reviennent en Egypte. Le nombre de touristes a ainsi bondi de 40 % en 2023.
Nos autobus ont fait leur retour au Caire et dans les principales villes touristiques du pays comme Louxor ou Assouan, et nos croisières sur le Nil n’ont jamais été autant plébiscitées.
Il nous faut accompagner cette reprise en investissant dans la technologie et dans des outils de gestion rigoureuse, tout en s’efforçant de toujours garder cette proximité et ce sens du service qui nous caractérise.
LQ : Dernière question, pourquoi ce nom de Tarot Tour ?
KG : Ah, ah ! Cela nous vient de ma mère qui à l’époque pratiquait le tarot divinatoire, une tradition très ancienne ici en Egypte, et avait prévu un bel avenir pour ses enfants. Vous voyez, c’est toujours une histoire de famille.
Propos recueillis par PR depuis Assouan